Départ pour Urfa tout a l’heure। La ville aux douze kebabs, quelle chance. Je commence déja à saturer : mouton-poulet, poulet-mouton, brochettes ou viande hâchée. Dire qu’il y en a pour cinq semaines et deux fois par jour ! Hier, dans un bar, on s’est jeté sur une assiette de frites (ici ils la proposent en entrée) et on en a recommandé une autre.
J’ai d’ailleurs vu qu’il y avait des pizzerias et des Mc Do dans pas mal d’endroits। Je crois que je vais m’essayer vicieusement à manger le moins turc ou kurde possible tant que je serai sur place. Ou alors je n’y survivrai pas. Ou je fais ramadan.
Nicolas Bouvier, dans ses Chroniques Japonaises disait qu’avoir faim, mais vraiment crever de faim pendant quelque temps, était une excellente façon de laisser tomber tous ses a priori envers la cuisine locale।
Après on se mettait à manger de tout, sans inhibition. Hélas, ce qui m’écoeure ici, ce n’est pas la nouveauté, c’est la répétition, l’effroyable monotonie de la cuisine que l’on sert a l’extérieur (j’ose espérer que dans les foyers, ils font encore une cuisine un peu variée). Et contre la saturation, il n’y a rien a faire.
Urfa। Arrivée en pays kurde. Ici, tout est détendu et je peux me permettre de parler kurde librement ce qui facilite les choses – quand ils réalisent que je parle kurde. En général, ils ne réalisent pas tout de suite et trouvent étrange (j’ai eu une confession authentique) de comprendre subitement les langues étrangères. Après, ils sont contents. Etonnés, mais contents. Ensuite, après deux, trois heures de réflexion, ou trois jours, ça dépend des vivacités, ils finissent par se demander « comment ça se fait qu’une Française parle kurde ? » Après, il faut dire « Université ». Du coup, ils sont tout fiers.
Jardin et mosquée d’Abraham. Balikli Göle comme on dit en turc। Toujours aussi bel endroit. Je suis frappée par le caractere syrien de l’architecture d’Urfa, que ce soit pour les monuments chrétiens ou les mosquées.
Ici, les gens d’Urfa n’ont jamais eu peur, cela se voit. Ils sont ravis de voir des étrangers et les abordent sans crainte des autorités. Il y a des petits guides hauts comme trois pommes, noirs de soleil et de crasse, qui vous débitent la vie d’Abraham par coeur en anglais, sans bien comprendre ce qu’ils racontent, mais sans en omettre un mot, j’en suis sûre. Y a -t-il un Garofoli (je crois que c’est ça son nom) qui les a dressés comme dans Sans famille ?
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Soir du jardin de roses
tombée d’or sur les roses d’Abraham.
Ce vent de fraicheur nous sauvera-t-il, nous,
d’un miracle inavoué ?
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