Renoncer au temps…

En voyage comme dans toutes les affaires menées avec ce sacré peuple, le secret est de savoir perdre son temps. De renoncer au temps. être plus patient et immobile que les blocages eux-mêmes. S’assoir à l’ombre et laisser filer tranquillement les heures, comme s’il n’y avait que ça à faire et pour toujours. Alors soudain, le temps s’étrécit, les obstacles se lèvent, le monde se débloque avec une facilité surnaturelle. En gros, c’est comme être dans une file d’attente, devant un guichet hostile, ou dans une salle de consultation dont la porte reste obstinément fermée : il suffit de prendre un livre et de le lire, vraiment, pour qu’aussitôt la file d’attente se raccourcisse, que l’on s’enquiert de votre demande, que la porte s’ouvre en grand. C’est que l’on était prêt à perdre infiniment plus de temps qu’eux n’en disposaient. C’est pareil pour les Kurdes. Il faut toujours faire comme si l’on avait l’éternité pour soi. Et d’ailleurs, nous l’avons.

 

En ce moment nous sommes gentiment abordées par une famille d’Arabes, un couple et trois fillettes adorables. Les fillettes arabes sont souvent très belles, fines, avec des yeux incroyables. Les femmes aussi sont plus avenantes, sympathiques. Naturellement, ils veulent un portrait de famille.

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