
Il nous apprend que si on ne trouve plus que des kebap et des doner, c’est que les touristes ne veulent rien d’autre et les commerçants suivent… Il se désole aussi de la condition féminine : quoi que les hommes fassent ou disent, les femmes refusent de se prendre en charge meme un minimum. Elles exigent d’etre toujours accompagnées par un homme, meme pour une sortie de quelques kilometres : ça confirme les écrits d’Apo sur le sujet (dommage qu’il n’ait pas une vision aussi nette en politique) et explique aussi pourquoi on les fascine tous ici.

Le soir, diner en plein air (j’ai froid, ce qui ne va pas arranger la fievre que j’ai depuis 2 jours) devant un match de foot avec un prof d’anglais, Aziz et le ‘facho’ qui semble tres content quand je fais remarquer qu’entre le drapeau (vert) dont ils m’ont forcée a m’envelopper, la couverture (jaune) qu’ils ont tenu a rajouter et la chemise (rouge) de Sandrine, on a un tres joli drapeau.
Le lendemain, nous partons pour Siirt (1 million, ça me parait un peu bizarre vu la distance) en dolmus : a ce sujet, les dolmus vous accompagnent un peu partout et n’hésitent pas a faire des détours pour conduire les passagers a leur destination. Une femme monte, mais mon voisin refuse de lui laisser la place pres de moi. Le chauffeur lui rappelle que ça ne se fait pas de s’assoir a coté d’une inconnue, mais il s’obstine : je ne risque rien, la preuve, il est haci (il devra quand meme céder sous peine de se faire écharper par la vieille qui veut absolument cette place et pas une autre) !
Sur la route, je me rends compte du pourquoi du prix du dolmus : ces abrutis nous ont embarquées pour Hasankeyf ! On leur a bien dit 5 fois SIIRT et Hasankeyf YOK, mais des que quelque chose sort de leurs schémas habituels, ils ne comprennent plus rien : on est touristes, DONC on va a Hasankeyf ! Idem au resto : ils demandent toujours si on veut de la salade et on refuse toujours. Ils en apportent quand meme vu que TOUT LE MONDE mange l’habituelle salade au resto. Avoir un seul thé alors qu’on est 2 releve également de l’exploit, ça fait d’ailleurs longtemps qu’on a renoncé…

Repas poulet, salade, soda (eau gazeuse), thé : pas génial (4 millions pour 2), puis internet café. Ca rame et blogger refuse une nouvelle fois de coopérer : on préfere laisser tomber. Au fait, j’en profite pour rassurer mes correspondants : je lis bien tous mes mails, mais je ne peux pas passer une demie heure a répondre a chacun (en plus juste pour une ligne), mais promis, des que ça fonctionnera un peu mieux…
En rentrant, le comité d’accueil nous attend depuis 4 heures. Discours habituel et purement pour la forme qui commence par »Bienvenue a… » et se termine par »Pouvons nous faire quelque chose pour vous ». Entre temps, les éternelles questions, avec une variante : ou étions nous passées pendant tout ce temps (sont pas difficiles a semer) ? Ils demandent l’autorisation de faire des photocopies de nos papiers (diraient quoi si on refusait ???), ce qui leur prend un temps incroyable : vu l’heure, ils ont du réveiller un responsable de magasin de fotokopi… En revenant, ils passent 20 mn a comparer les originaux avec les photocopies, pour vérifier que les renseignements sont bien les memes sur les 2 documents ! Ils se font a 4 une réunion au sommet pendant qu’on est tranquillement installées et carrément pliées de rire. Le chef tient a me rassurer : il n’y a aucun probleme avec mon passeport (au cas ou j’aurais eu la moindre inquiétude et que les dizaines de controles se soient plantés).