Mardin/Nusaybin : 55 km, 1 h, 3 millions.
La compagnie Mardin Seyahat est a côté du Bilen : plus simple d’y transporter les bagages que de prendre un dolmus. En théorie, ils ont 3 départ le matin : 8 h 30, 9 h 30 et 11 h. Comme il y a un internet-café juste a côté, celui de 11 h me convient tres bien.
En l’attendant, l’un des employés m’emprunte mon dico pour me dire que je suis douce (???) et pour me demander les renseignements habituels : âge (il croit que je blaque), situation matrimoniale… Quand il s’aperçoit qu’il aurait pu me parler en turc, il passe a plus complexe et veut savoir si un mariage blanc lui permettrait d’obtenir un visa pour la France : peu de chances, d’autant que les candidates aux embrouilles ne doivent pas se bousculer !
Il m’indique que le papillon de ma montre (Swatch) est kurde et DEHAP. Je rectifie : pas DEHAP, HADEP ! La, il sont tous sciés puis contents qu’une française s’intéresse a leur sort. Il veulent savoir si je pense que le HADEP c’était bien : visiblement, il y a des regrets !
Beaucoup trop de petits cireurs de chaussures proposent leurs services. Dans la région, le travail des gosses, parfois tres jeunes, est une véritable plaie.
Finalement, le dolmus est un car en provenance d’Istanbul : 1 h 15 de retard.
Premiers barbelés a 30 km de Nusaybin le long de la frontiere syrienne, mais peu de militaires par rapport a 2002. Jusqu’ici, aucun contrôle, les seuls uniformes avec qui j’ai été en contact faisaient partie de la police touristique et proposaient des infos pour la visite des sites.
Par contre dans le coin, la plupart des rivieres sont asséchées, leur cours ayant été détourné pour alimenter un barrage qui irrigue les champs de coton. Seuls restent leurs lits vides et les ponts qui les enjambaient.
A Nusaybin (74.100 personne selon le panneau, 80.000 selon une source kurde), il n’y a pas de taxi officiel avec compteur. Le service est assuré par des voitures particulieres en collaboration avec les agences. 5 millions pour aller au Bulvar oteli. C’est un peu cher pour la distance, mais ne connaissant pas la ville et avec les sacs, je n’ai pas vraiment le choix.
L’hôtel (15 millions) n’est pas tout jeune et rappelle ceux de Syrie. C’est propre, il y a de l’eau chaude et la clim : avec la chaleur qu’il fait ici, ça peut servir.
Le réceptionniste essaie (mal) de cacher sa stupeur de me voir débarquer. Il me félicite pour mon turc : lui, je le comprends relativement bien, mais je dois faire répéter plusieurs fois certains autres dont l’accent me pose un probleme. Pour que ce soit plus clair, il faut commencer par remplacer les « Woueu » par des « V », ça prend un peu de temps !