Le soleil levant teinte de rose les montagnes autour de Konya. Dommage que les immeubles cassent un peu le spectacle, on se croirait hors du temps…
Je ne sais pas combien il fait ici, mais a côté d’Antioche, ça caille ! Ma chemise et ma veste photo (restée inemployée pour cause de chaleur) sont tres nettement insuffisantes !
Je discute avec le chauffeur de taxi : il est de Hatay et ravi de mon turc. Du coup, il ne me demande que 12 millions alors qu’il s’est arrangé pour en afficher 24 ! A un moment, le compteur est passé brusquement de 14 a 20 millions… cherchez l’erreur !!!
Le Konya oteli conseillé par je ne sais quel guide est loin d’être génial et a 30 millions, je ne cherche même pas a négocier ! Dans le coin, les hôtels ce n’est pas ce qu’il manque. Le Yasin est bien placé, propre, il y a de l’eau chaude : pour 20 millions, il me convient tres bien.
En attendant qu’ils préparent ma chambre, je fais un tour/repérage dans le quartier. Le musée de Mevlana est a côté et 2 représentants de la police font un détour pour m’accompagner a l’office du tourisme qui a part une carte tres sommaire de la ville, n’a rien a proposer…
Apres recherches laborieuses, et n’ayant aucune envie de kebap a 9 h du mat, je finis par tomber sur une excellente pastane : 1 pogaca normal, un au fromage, une creme chocolat, un nes, une bouteille d’eau : 3 millions.
Konya, ex Iconium et capitale seldjoukide, a vu passer pas mal de monde : les Lydiens, les Perses, Alexandre (le Grand, pas le coiffeur), les Romains, les Seldjoukides, les Arabes, les Ottomans, entre autres… Même Saint Paul y serait venu en 47/50.
La capitale des derviches tourneurs est tres pratique, même avec mon (ab)sens de l’orientation. Le principal de ce qu’il y a a voir est concentré entre 2 places reliées par une grande avenue. D’un côté, le petit mont avec la mosquée Alaadin, de l’autre la place du musée de Mevlana (entre Alaadin caddesi et Mevlana caddesi, les 2 rues se prolongeant l’une l’autre). Difficile de faire plus simple, Konya restera pour moi la ville ou je n’ai pas réussi a me perdre !
La Selimiye camii a été commencée par Selim II alors gouverneur de la ville et terminée pendant son regne (1566-1574). A l’origine, ça devait être un cadeau pour Soliman le Magnifique, mais Selim a dû penser que les absents ayant toujours tort, il lui revenait de laisser son nom a la postérité.
Le musée et le tekke de Mevlana (fermés le lundi : 3 millions) sont dans la roseraie de l’ancien sérail. Le turbeh date de 1274 et la célebre coupole en faience verte de 1396.
Visite un peu décevante. Les jardins et cimetieres derriere sont fermés au public, la seule salle avec des reconstitutions intéressantes est interdite de photos, l’intérieur du turbeh est trop sombre sans flash et il y a un monde fou. Entre les pélerins et les touristes qui débarquent par cars entiers, ça fait du peuple ! Le comble, c’est les grappes de Français pendues a leurs guides… plus calme dehors !
Sur le chemin de l’Alaadin camii (1251) et ses 41 colonnes byzantines, il y a 2 anciennes mosquées (Serafedin camii et Iplikçi camii).
Dans la cour, 2 turbehs intéressants et un peu plus bas, une sorte de coupole en béton qui protege des restes byzantins. Le tout est dans l’un des nombreux parcs qui parsement la ville.
L’ince minare medresesi (l’école au fin minaret, ce qui est faux, il n’a rien de spécialement fin) est derriere la colline. Le minaret est décoré de céramique bleue et le portail joliment sculpté.
A l’intérieur (2 millions), le musée abrite principalement des morceaux de pierres tombales, certains avec des écritures, d’autres avec des sculptures comme des anges, des aigles a 2 têtes…
Pour une fois qu’il y a des indications en français, j’en profite : l’ince minare medresesi (1264) est a l’ouest du sommet Alâadin. L’école a été bâtie par le vizir Sahip Ata Fahreddin Ali sous le regne du sultan Izzedin Keykâvus II pour enseigner la théologie (le hadite). L’architecte est Kelût, fils d’Abdullah (non, pas celui-la) et la medrese a une cour ouverte, une seule exedre et présente un portail seldjoukide sur lequel sont sculptées des colonnes représentant des artichauts, Roumi (faut de l’imagination) et des plantes.
Extérieur du musée Karatay (plus l’heure pour les photos), avant un diner au Mevlevi sofrasi (pres du musée de Mevlana). Pas le temps d’en profiter : en quelques minutes le soleil se couche et il fait beaucoup trop froid pour paresser sur la terrasse.
Avant d’être conpletement congelée, j’avale le plus rapidement possible :
- des sarma : ici elles sont petites et servies chaudes,
- un saç kavurma : petits morceaux de viande sautée avec des tomates et du piment,
- un coca et une bouteille d’eau… le tout, 8,5 millions.