Taxi pour l’otogar toujours sans compteur ni arnaque (3 YTL).
Divrigi/Kengal : 83 km, 1 h 20, 5 YTL. Petit dej à Kengal (12.100 habitants prétend un panneau), après avoir pris un billet pour Malatya (3 h, 10 YTL).
Aucun des préposés de la compagnie n’est visiblement capable de prévenir que le minibus est arrivé, et il faut se débrouiller avec les bagages et les mettre dans le coffre soi-même tellement ils sont léthargiques (une première en Turquie) !
Les billets n’assignant pas de numéro de place, je demande à un type de me laisser passer pour que je puisse accéder à celle qui est libre à côté de lui : tout juste si il ne fait pas un scandale à l’idée de la proximité d’une femelle ! Vu sa tronche, aucun risque que je lui saute dessus pendant le trajet, mais il préfère décamper…
Et laisser la place a une mère de famille et ses 2 gosses. Heureusement, la petite arrive à se caser ailleurs, mais reste la mère, son odeur et son fils… Elle estime vite que la chaleur lui permet d’enlever son manteau en toute décence, et là ça devient vite insoutenable !
Elle veut savoir si je parle turc : je préfère ne pas répondre et lui lancer un regard très éloquent sur la distance à respecter, parce que bien évidemment, avec son moutard, elle s’étale pour mieux me coller ! Moutard qui se met bientôt à vomir consciencieusement les sucreries qu’il a ingurgitées avant de monter. Décidément, je les collectionne ! Ça m’était déjà arrivé l’année dernière la puanteur sans complexe trempée de sueur (pas de la veille) et le chiard qui passe le trajet à gerber..
A l’arrivée, vu l’air alerte du préposé, je récupère seule les bagages avec 4 voies à traverser : 200 m de détour pour déposer les passagers à l’otogar, visiblement c’est trop demander, alors qu’on a joué les omnibus pendant tout le trajet.
Au premier comptoir, on me jure que le prochain car est à 5 h et qu’il n’y en a pas d’autre avant, mais plus confortable, y a pas !
2 guichets plus loin, il y en a un qui part à 1 h 30 ( 15 YTL). A Diyarbakir, le chauffeur (de Bingol) me demande pourquoi je veux descendre. Pas question de monter dans un taxi qui va me prendre mes sous alors que lui peut m’accompagner à l’hôtel (Malkoç : toujours aussi usé mais sympa et propre, 12,5 YTL).
A l’internet café, un « ami guide » de l’hôtel vient me voir pour m’expliquer que si j’ai besoin de quoi que ce soit, il sera heureux de me rendre service. J’hésite à le classer dans la case mouchard ou pot de colle profiteur… probablement les 2.
Dans la rue et au resto, les clopes et les briquets se tendent, et je ne croise que des sourires accompagnés de petits mots de bienvenue.
Kahvalti (super bon) : fromage du coin, miel, olives, thé, eau (3,5 YTL).
Par le plus grand des hasards (ben voyons !), le « guide » passe par là et s’installe à ma table. Pose beaucoup trop de questions pour être clean celui-là ! J’évite la politique pour l’embarquer sur l’architecture et l’histoire de la région : si il a un rapport à faire, on risque de lui demander d’arrêter de fumer la moquette…
Il prétend évidemment ne pas parler un mot de français, mais laisse échapper un « on y va » qu’il justifie devant un regard ironique par l’obligation de connaitre 2 ou 3 mots pour vendre des tapis. Enfin bref, demain il me sert de guide « gracieux » pour que je puisse faire en un minimum de temps les sites que j’ai prévus de photographier.
A peine rentrée dans ma chambre, vers 1 h 30 (du mat), et après avoir répondu au bureau des réclamations (réception) qui ronchonne un Ousktété (turc, mais l’intention y est), le téléphone sonne. 20 mn pour convaincre le réceptionniste que je n’ai pas soif, ni faim, que j’ai du boulot, une douche à prendre, et autre chose à faire que descendre tailler une bavette en pleine nuit. Il en conclut donc très logiquement (logique kurde) qu’il doit venir avec moi à Hasankeyf !