Le réceptionniste rougit avant de se faire confirmer que nous voulons boire en mangeant. Comme nous ne voyons pas vraiment ce qui l’intimide et qu’au niveau des convenances, il n’y a pas de différence flagrante entre boire en mangeant et boire après avoir mangé, nous confirmons. Il nous donne donc une adresse et nous fait un petit plan pour ne pas la louper.
En fait, on pige immédiatement quand il nous accompagne à notre «table». La table (crade) est dans une sorte de petite baraque de chantier munie d’une fenêtre aux vitres opaques, et il referme la porte avant de se précipiter pour tenter de donner un air un peu moins sordide à la petite pièce. Jamais vu personne aussi rapide à servir : il a hâte qu’on finisse et fait tout pour que nous ne nous rendions pas compte qu’en fait de resto, son établissement est un bordel !
Pas de chance pour lui, mais vu l’orage, il n’a aucune chance de nous voir partir en courant, d’autant que j’ai bien l’intention d’en profiter pour faire des photos de mon premier bastringue kurde… premier tout court d’ailleurs.
Côté bouffe, comme les clients ne viennent évidemment pas pour ça, c’est médiocre. Brochettes de poulet, assiette de pistaches, salade pois chiches tomates et une bouteille de Syrah 2003, 48.500 dinars dont 30.000 pour le vin.