L’hôtel Hallal est confortable et ils ont bidouillé les prises normes GB pour pouvoir brancher les appareils aux normes françaises (entre autres). Dans tout le Kurdistan, les maisons et les hôtels sont visiblement équipés de prises GB et il y a généralement un adaptateur pour la télé et un pour le frigo : point. Pour le reste, les appareils étant aux normes françaises, ils forcent sur les prises ce qui les rend inutilisables ailleurs.
On récupère les fringues qu’on avait données à laver (32।150 dinars), avant de prendre un taxi pour la poste : ¾ d’heure de recherche pour arriver devant une porte fermée.
Nous avons rendez-vous ce soir au Jiyan avec Rushan pour diner avec les intervenants d’une conférence organisée par l’Institut kurde. Parait que le grand hôtel est crade, se déglingue, que la bouffe est naze et que le resto ne sert pas d’alcool : ça promet, mais c’est dans la suite logique de la journée !
J’ai avancé dans mes recherches sur le prix des clopes. Je ne veux pas faire de la pub à Philip Morris, mais les Marlboro longues c’est 6.000 dinars le paquet quand elles sont importées de Turquie et 2.000 dinars si elles proviennent d’un duty free. Les courtes importées de Turquie c’est 5.000 dinars et on en trouve à 1.000 dinars, mais là je déconseille : l’emballage est identique avec des mentions en anglais et arabe (ou sorani ?), mais le tabac ne ressemble pas a l’original et même en manque c’est dégueu !
On retrouve Rushan au Jiyan : les nanas de la diaspora m’épatent. Toujours coiffées, maquillées, sapées comme pour aller au dernier cocktail branché et évidemment en talons (très pratiques pour la montagne), le tout quelques soient les circonstances, leur emploi du temps ou leurs activités. A côté, on a l’air de soixante huitardes égarées ayant enfin retrouvé le chemin pour rentrer de Katmandou !
Sandrine m’avait dit que Rushan voulait des femmes pour une expo en septembre. Déjà, ce n’était pas gagné : je veux bien prendre des femmes, mais elles sont mystérieusement beaucoup moins nombreuses que les hommes et les gosses. Bon, en fait, le thème initial étant les femmes dans le cinéma, elle a élargit aux femmes dans les médias. Là, je ne vois vraiment pas ce que je peux faire pour elle avec ce qu’on a programmé et le peu de temps dont on dispose, déjà que nous avons remis à plus tard la région de Suleymaniye et les soufis. Au mieux, je peux lui faire une expo de femmes en écumant mes albums Turquie et en y incluant quelques gamines.
Bonnes surprises pour le diner, Anna est là, même si elle se fera coincer en milieu de table, on aura au moins le temps de discuter un peu et d’échanger nos coordonnées.
Monseigneur Rabban est aussi présent et il a l’air super sympa. Je cafte immédiatement que le PDK m’a empêchée de le voir en 2005 à Amadiya. Il confirme : «Ils ont menti, j’étais là». Kendal préfère l’entraîner histoire de lui éviter de nouvelles révélations…
A table, le repas n’est pas si insipide que ce qu’on nous avait prédit, mais l’ambiance n’est pas top. Normal, rien qu’à voir l’alignement des bouteilles d’eau ! Parait que le resto ne sert pas d’alcool, mais quand il y a un défit à relever… Sandrine appelle le serveur qui nous débouche une bouteille de vin, puis une autre pour les suivants, puis une autre. En quelques secondes, l’eau se change en vin : les noces de Cana version Kurdistan 2007 !