Ciel toujours gris et même quelques gouttes de pluie. A 11 h, taxi pour Duhok (70.000 dinars, 2 h 30). Le litre d’essence est à 850 dinars. Le chauffeur, franchement speed, nous laisse au motel Duhok. C’est clean, un peu cher (75.000 dinars), mais on a de l’espace : 5 lits répartis dans 2 chambres, salon, et cuisine qu’il ne nous viendra jamais à l’idée d’utiliser.
On prend un taxi dans l’espoir de trouver Monseigneur Rabban. La première église où nous conduit le chauffeur est fermée. Savent pas où est Monseigneur, donc ne peuvent pas lui transmettre de message. Les photos même d’extérieur sont interdites et on n’a même pas le droit de faire le tour de l’église. Réflexion faite, si, on peut faire le tour, et si, on peut photographier.
L’église est récente, mais avec un petit coin de ciel bleu qui se dévoile très temporairement, ça fera l’affaire.
On va chercher Monseigneur Rabban à son lycée, au cas où, mais le portable sonne : à priori, nos destins ne sont pas faits pour se rencontrer. Il était à Amadiya en 2005, mais les Kurdes n’avaient aucune intention de me laisser aux Chrétiens !
Au téléphone, c’est Khadir à qui Sandrine avait envoyé un SMS. Il est d’accord pour nous rencontrer, mais il n’a qu’une heure de libre aujourd’hui : il nous rappelle dans une heure.
En fait, un quart d’heure plus tard, il est devant notre hôtel (pas nous), et nous propose de nous conduire à Lalesh.
En route donc pour le village yézidi de Lalesh pour lequel il faudra passer un nombre conséquent de contrôles, les Yézidis étant particulièrement visés par les intégristes.
Lalesh est un mignon petit village de montagne où on marche pieds nus aux abords et dans le temple sacré.
Il y a plusieurs mausolées de sheikhs, une source sacrée, des amphores avec de l’huile sacrée, enfin bref, c’est un temple sacré, haut lieu de religion yézidie… dommage que le soleil ne soit pas au rendez-vous.
Khadir nous raccompagne à Duhok et nous laisse au centre culturel et social Lalesh où après le traditionnel thé, Pir Khidir nous fait visiter et nous donne toutes les indications que nous souhaitons.
Il y a des objets anciens dans une pièce et il nous explique que les Yezidis aiment et respecte le serpent qui représente la sagesse et l’intelligence et a sauvé l’arche de Noé en bouchant de son corps un trou dans la coque.
Il est gentil (le Pir, pas le serpent), cultivé et spécialiste en kurdologie. Évidemment, le courant passe encore mieux s’il était besoin quand Sandrine lui apprend qu’elle a traduit Mem et Zîn en français. Il nous invite donc à voir le barrage (de nuit et par temps couvert, on reviendra pour les photos) et à dîner dans un resto qui vient d’ouvrir.
Décidément, les Yezidis sont très sympas et nettement plus réactifs que les Chrétiens !