Musée d’Erbil, 2e édition

Réveil à 6 h 30, ce qui m laisse largement le temps de me préparer pour être à l’heure au musée.

Il y a des tableaux très chouettes à la réception de l’Ishtar gate, dont trois en noir et blanc  représentant l’un des taureaux ailés de Khorsabad, le code de Hammurabi (avec tous les détails, y compris les inscriptions cunéiformes), et le lion de Babylone qui me plait particulièrement. Renseignements pris, ce sont des peintures d’un ami du propriétaire, Mohamet Mali Mansar (Mansor ?) qui vit… à Paris.

En fait à l’hôtel, ils sont aussi neveux de Khasro que moi. Ce sont des Arabes de Kerbala où il n’y a pas vraiment de problème d’après le responsable, hormis le tombeau d’Hussein évidemment, ce qui est déjà largement suffisant comme épée de Damoclès !

Ils s’humanisent depuis qu’ils ont compris que je n’étais pas là pour «rencontrer» Khasro en douce, à l’abri des regards kurdes. Je comprends mieux maintenant  leur accueil presque hostile : évidemment si Khasro, usant de son influence PDK, leur a forcé la main pour qu’ils louent une chambre pas trop chère avec un lit deux places à «une amie» qu’il viendrait voir régulièrement, ça explique beaucoup de choses…  Sur le coup, je n’avais pas pigé pourquoi il voulait me voir à l’hôtel, ni surtout pourquoi il voulait le numéro de ma chambre : si c’est courant de recevoir quelqu’un au salon de réception d’un hôtel, il est bien évidemment hors de question qu’une femme invite un homme à venir «discuter» dans sa chambre !

Au musée (entrée gratuite), on m’envoie dans un bureau au 1er étage, où il n’y a évidemment personne à part un jeune qui somnole dans un canapé. Je me renseigne dans un deuxième bureau (où il n’y a toujours pas de M. Haydar) où on me désigne une chaise : il est presque 9 h. Deux types discutent à côté : on est loin des cadences abusives ici… Je commence sérieusement à me demander s’ils ont bien compris que je voulais voir un responsable pour obtenir une autorisation photo. Au bout de ¾ d’heure, tant pis, j’appelle Khasro qui ne répond évidemment pas, mais rappelle peu après.

Il commence par pleurnicher qu’il est encore fâché pour hier. Incroyable, il me prend pour une pute et c’est lui qui est vexé !!! Je coupe court à ses lamentations et lui demande d’expliquer mon problème. Je passe mon portable à mon voisin le plus proche qui après avoir écouté me rend mon téléphone et reprend sa conversation, avant de sortir. Je reste seule un bon moment, puis arrive un responsable qu’on me désigne et qui fait venir un interprète qui travaille à côté avec un groupe d’Allemands.

Lui est plutôt sympa et ne voit pas de problème à me laisser prendre des photos, et pas besoin d’aller demander à M. Haydar. Bon, ça avance, mais j’ai quand même poireauté 2 h et on ne m’a même pas proposé un verre d’eau, ce qui est du jamais vu au Kurdistan en ce qui me concerne.

Poids en forme de canard

Poids en forme de canard

Mon copain guide d’hier commence la première salle avec moi avant de s’absenter. Je profite d’être seule pour foncer prendre vite fait les objets qui m’intéressent et que j’ai repérés hier. Ce ne sera pas du grand art avec le reflet de la lumière sur les vitrines, mais j’ai l’essentiel.

Bien vu ! Quand le guide me rejoint, il a l’air tristounet et me tend une brochure du musée en cadeau, mais M. Haydar qui a été informé que j’étais envoyée par Khasro refuse que je photographie quoi que ce soit. Je remercie mentalement les Turcs qui m’ont permis d’acquérir des réflexes aussi pratiques à l’usage !

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