Paroles et paroles et paroles et…

Le chauffeur de taxi me propose l’Almas plaza hotel : 60 $. Un peu cher, mais le standing est nettement supérieur à celui du Sheerin et c’est à côté du bazar et de la citadelle : ça ira très bien le temps de m’organiser. Prix du taxi depuis la station de l’aéroport : 15000 dinars.

Bengali employé à l'Almas plaza hôtel

Bengali employé à l’Almas plaza hôtel

L’accueil à l’Almas est empressé. Le réceptionniste est Turkmène, ce qui me simplifie nettement la vie, et l’intendance est assurée par une armée de jeunes Yézidis de Lalesh et un Bengali.

J’envoie un SMS à Khasro pour lui donner mon numéro de portable. Il rappelle immédiatement et passe dans une heure, ce qui va me permettre de me débarrasser des deux livres sur Mitterrand qu’il m’a demandés, et par la même occasion de me renseigner pour la prolongation de mon visa.

Il est ravi de ses bouquins et après s’être renseigné sur mon programme, me propose de m’envoyer en Syrie avec des peshmergas, m’organiser une visite de Mossoul, m’obtenir une subvention du ministère du tourisme pour préparer un guide sur le Kurdistan, me présenter à  Frédéric Tissot, le consul de France, me trouver un job ici… Je prends tout cet étalage pour ce qu’il est : paroles, et paroles et paroles et… La seule chose qu’il fera avant que je ne puisse l’en empêcher, c’est d’appeler Tissot qui heureusement aura la bonne idée de ne pas répondre : pas besoin des Kurdes pour me présenter au consulat, d’autant que je n’en vois pas vraiment l’utilité.

Il me donne ensuite plusieurs cartes de visite que je n’ai qu’à sortir pour obtenir tout ce que je veux : en cas de problème, certains sortent bêtement leur flingue ou leur couteau, alors qu’en fait il suffit de dégainer sa carte Khasro : y a des sacrés crétins quand même !

Sans vouloir me vexer, il tient à me signaler que je suis habillée comme un mec : normal, je m’habille chez les mecs ! Parait que les Kurdes n’aiment pas ça (jamais eu de réclamation à ce sujet) et que je dois donc  m’habiller en fille. Pourquoi, vu que je ne suis pas là pour me trouver un mec et qu’accessoirement, ça n’a jamais découragé les prétendants ?  Oui, mais non, je dois quand même, une belle femme comme moi, ça doit s’habiller en femme… Je l’invite à voyager dans les mêmes conditions que moi, avec la chaleur, le matériel à porter, des transports aléatoires, et de venir m’en reparler après, mais plus rétrograde, il doit falloir chercher pour trouver !

Il tient à m’emmener dans le meilleur resto d’Erbil, qui est surtout l’un des plus excentrés et des moins fréquentés, où l’on mange les « meilleures » salades et les « meilleurs » kebab. Il a juste oublié qu’Erbil, je connais, faudra que je pense à lui refiler mes adresses !

A table, il me donne une boite de «café crème» (probablement pour la touche féminine), et m’explique qu’il m’a trouvé un hôtel convenable tenu par l’un de ses neveux pour seulement 30.000 dinars. OK pour demain, mais hors de question que je refasse les sacs ce soir. Il me raccompagne en me rappelant que cette fois-ci, on doit se voir le plus souvent possible…

En attendant, je profite du confort de ma chambre : clim, mini bar, bouilloire avec thé et dosettes  cappuccino. Ils ont même pensé au tapis de prière. Et surtout, je peux me connecter à Internet (c’est la première fois ici) : dommage que ce soit un peu cher.

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