Aujourd’hui, dimanche matin, toutes les pasta sont fermées. La fast food jardin ne sert que des toasts au ketchup mais on peut manger dans ces infâmes pide-döner-kebap salonu autant de brochettes que l’on veut à dix heures du matin. Ces horreurs sont toujours ouvertes, pas de danger. Roxane fume en pensant aux petits pains, vraiment très bons quand ils sont chauds. Moi je m’en fous, je prends deux toasts pour la peine. Le matin, n’importe quoi me va pourvu que ce soit consistant (donc ni tomates ni concombres) et non sucré (ils peuvent remballer leurs barquettes de confiture et de miel). Toast, kek (pour cake) poghaça, tout passe avec du nescafé. Une chose que j’aime aussi le matin c’est la soupe. Disons que c’est mieux que l’éternel assemblage fromage-olives noires. Il faut préciser d’ailleurs ce qu’ils entendent par « fromage ». En gros il y a trois fromages kurdes : une espèce de machin caoutchouteux et très salé, du fromage frais assez salé style feta, et un autre qui ressemble à de la feta mais que l’on aurait laissé rancir. C’est tout.
Devant nous un Kurde d’Irak vient de passer, en grande tenue : pantalon large, veste courte assortie, turban et ceinture. Splendide et racé, le pas majestueux. Vêtu comme cela, même le plus insignifiant a des allures de sultan. Un beau Kurde, élancé comme ils sont dans les montagnes, habillé à la traditionnelle fera toujours aristocrate, à côté des plus beaux Turcs, de « belles bêtes », certes, mais qui ne sont que cela : de beaux mameluks.
On ne peut quand même pas tous les prendre avec soi…