Je suis passée chez un coiffeur que j’avais repéré dans la rue du hammam de Galatasaray : ici, le coiffeur c’est toujours une aventure ! Déja, je commence par attendre 3/4 d’heure au lieu des 5 mn promises par le monsieur, mais c’est vrai que les minutes turques sont toujours beaucoup plus longues que les minutes françaises. J’en profite pour essayer de choisir une coupe dans le magazine qu’on me tend a cet effet. Pas simple : j’ai les cheveux déja beaucoup trop courts en arrivant pour réaliser la plus courte des coupes proposées…
Le grand manitou du salon se lance enfin… il taille a grands coups de ciseaux a effiler qui coupent arbitrairement un cheveu sur 2, mais laissent la longueur intacte et donnent un résultat garanti miteux ! Ca craint tellement que je l’arrête en pleine crise de création artistique et lui interdit l’usage de sa piece de musée : YASAK !!! Ca sauve d’être française… et en conséquence l’arbitre du bon goût ! Il termine la coupe avec les bons ciseaux et le bon peigne (pendant que j’y étais, j’ai aussi imposé le peigne)… pratiquement cheveu par cheveu de peur de se faire engueuler. C’est un peu long, mais le résultat est tout a fait correct (7 millions : un peu plus de 4 €).
Je suis passée par la tour de Galata pour photographier la plaque a la mémoire du pere de Jean Jacques Rousseau (qui date de 2000) et pour compléter ma collection de tugra (signature des sultans ottomans) : évidemment, comme sur beaucoup de monuments, elle a été sacagée a la création de la république…
Puis, direction Yildiz ou le palais est toujours fermé aux visites ! En apprenant que je suis française, l’un des gardiens ravi m’apprend qu’il habite pres de Pierre Loti et me conduit vers un pavillon ou tous les employés se précipitent. Ils veulent ranger mon sac pour ne pas qu’il m’encombre (sur un radiateur : bonjour les pellicules !), discuter, prendre le thé…
En attendant, elle me propose une sélection en français et comme ça a l’air de la tracasser, je lui demande un livre sur l’architecture ottomane. Elle m’en apporte un vraiment génial de 1873… ce qui me permet de réaliser que je suis dans un centre de recherche : l’IRCICA qui s’occupe de l’histoire, de l’art et de la culture islamiques. C’est intéressant, ils sont réellement accueillants, mais absolument pas qualifiés pour me laisser photographier le palais… j’abrege et prends quelques kiosques et quelques tugra avant de me faire jeter par l’un des gardiens : c’est fermé et les photos sont yasak.
Le premier gardien a quand même eu le temps de m’apporter un thé dans la cour avec son adresse (a Eyüp, donc a côté du café Pierre Loti, pas du lycée) et son numéro de téléphone.