Réveil paresseux troublé par des coups à la porte. Sandrine se dévoue pour passer un jeans et ouvrir en ronchonnant, prête à aboyer contre l’empêcheur de glandouiller tranquille… conseil aux imprudents : ne l’approcher sous AUCUN prétexte avant son café !
Ils doivent être doués d’un sixième sens à l’hôtel Naz qui du coup porte bien mal son nom : en fait, « l’enquiquineur » est précédé d’un plateau avec le petit déj. C’est sympa et assez exceptionnel, les convenances locales interdisant généralement d’entrer dans une chambre occupées par des femmes et non pourvue de surveillance masculine… nos convenances personnelles apprécient, elles, l’attention qui nous permet de nous affaler devant notre café sans avoir eu à s’occuper du ravitaillement !
Petite balade photo pendant laquelle plusieurs personnes nous incitent à aller à Halabjah… ça tombe bien, c’était déjà au programme de la journée.
Direction donc Halabja. On s’arrête en cours de route près du village de Kani Panka où des agriculteurs un peu intimidés sont ravis de la distraction imprévue et tout contents de servir de modèles. Ils profitent de l’occasion pour nous montrer leur variété de vigne expérimentale qui produit un raisin sans pépin baptisé « Tomson ».
Nouvelle halte ensuite au pont de Zalam où selon l’habitude kurde quand il fait chaud, tout le monde se réunit les pieds ou les roues dans l’eau.
A Halabjah, sous un soleil de plomb, on commence par le monument commémoratif destiné à rendre hommage aux 5000 victimes qui ont perdu la vie sous les bombardements au gaz chimique des troupes de Saddam Hussein. Il est en piteux état, à la suite d’une manifestation des habitants exaspérés que ce lieu serve régulièrement à la présentation des massacres subis par les Kurdes, sans que rien ne soit fait pour améliorer la situation des survivants.
En attendant sa rénovation, nous allons visiter le cimetière, puis la ville qui aurait effectivement besoin d’un sérieux coup de pouce.
Sur le chemin du retour, Sandrine veut voir où a vécu Shams ad Din Shahrazuri qui est aujourd’hui la petite ville de Said Sadiq, mais bof…
Suleymaniye, Shahrazur, Halabja, Suleymaniye : 50.000 dinars, soit moins de 30 € ! Vu la gentillesse et la patience du chauffeur et les 6 h 30 qu’il a passées à nous servir de guide, on rajoute 50 % de pourboire, ce qui est encore un prix défiant toute concurrence !
Plus de 600 photos aujourd’hui. Pour fêter ça, on va dîner à l’Hôtel Palace où un serveur stylé nous fait cérémonieusement goûter le vin avant de le servir… imbuvable tellement il est bouchonné ! On renvoie la bouteille en commandant le même au grand désespoir du serveur qui ne comprend pas pourquoi on veut qu’il ouvre une nouvelle bouteille qui pour lui aura forcément le même goût. En fait, il a bien appris le service du vin mais pas le pourquoi de la pré-dégustation ! On met fin à son supplice en commandant du blanc, qui heureusement est buvable… je me voyais mal renvoyer une deuxième bouteille !