Divrigi

Départ 8 h 30 pour un petit dej dans une pastane (1 nes, 1 jus de cerises, 2 pogaca au fromage : 3 YTL) où les infos télé diffusent l’enterrement d’un soldat victime du PKK. Ca pue le mélo et l’hystérie collective soigneusement mis en scène (exit la pudeur et la dignité) et nécessaires pour entretenir le racisme anti kurde ambiant.

Direction Ulu cami : ça grimpe sec et ça commence sérieusement a chauffer.

Mosquée hôpital de Divrigi

Mosquée hôpital de Divrigi

Je fais principalement du numérique, côté néga j’ai déja une belle collection de détails. C’est dimanche et l’hôpital est fermé et comme ce n’est pas l’heure de la prière, idem pour la mosquée.

Au moment où je décide de rentrer rendre la clé de l’hôtel, un Stambouliote d’Eyüp engage la conversation… et le gardien me fait signe qu’il vient d’ouvrir l’hôpital et m’explique que je peux photographier. Evidemment, la seule chose que j’ai laissée à l’hôtel, c’est le flash !

Hôpital Divrigi

Hôpital de Divrigi

Je n’aime toujours pas les touristes et je n’arrive toujours pas à piger comment ils peuvent arriver jusqu’ici en short, sans avoir remarqué que ce n’est absolument pas le style de la région ! Là ce sont des Italiens : ils font le tour de la petite merveille (inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO) en moins de 10 mn.

Le Stambouliote me propose d’aller nous promener dans le village avec sa voiture (neuve et climatisée) et de me ramener ensuite à l’hôtel. OK si il n’est pas pressé, le gardien vient de me faire signe qu’il va ouvrir la mosquée… sympa ça !Je regrette franchement d’avoir laissé le flash, au point où j’en suis côté kilos de matériel à trimballer.

Un groupe de beaufs, français cette fois, débarque, visiblement sans avoir compris qu’une mosquée est un lieu de culte ! Comme je parle turc avec le gardien, ça ne les effleure pas que je puisse les comprendre. Dommage, ça leur aurait peut-être évité de dire autant de conneries en si peu de temps.

Bassin hôpital Divrigi

Bassin hôpital Divrigi

Avec les cheveux couverts et les jambes par la même occasion, les Turcs ne me mettent pas dans la catégorie touriste de base. Résultat, je suis invitée à changer de zone et à photographier tout ce que je veux dans la partie réservée aux croyants.

Le Stambouliote que j’avais envoyé bouler parce qu’il voulait aller se promener tout de suite a finalement attendu. On va donc faire un tour, mais il tient à sa voiture et ça me gonfle prodigieusement de devoir le faire arrêter tous les 10 m… lui aussi visiblement vu qu’il veut qu’on aille manger.

Je sais que ça doit être particulièrement rasoir de me suivre sans avoir les mêmes centres d’intérêt, mais je n’oblige personne ! En fait, il n’y a qu’avec les Kurdes qu’un tour photo c’est mieux accompagnée que seule. Ils cherchent tout ce qui pourrait m’intéresser, portent le matériel (comme ça sont sûrs que je ne risque pas de me tirer en douce), m’aident à monter et surtout à descendre, et sont contents pourvu que je sois contente : des Zamours… en ce qui concerne les photos !

Une fois largué le pot de colle (mais oui, je téléphone dès que j’arrive à Istanbul), je renonce à appeler mes potes alévis d’hier. Je sais, ce n’est pas sympa, mais je suis déja à la bourre !

Mosquée de la citadelle de Divrigi

Mosquée de la citadelle de Divrigi

Direction la citadelle. Je prends le raccourci indiqué par un jeune ce matin. En chemin, des femmes me confirment qu’il y a bien un chemin… de moins en moins praticable, et le soleil ne fait pas semblant de cogner. J’espere que ça mène quelque part, parce que je me vois mal redescendre.

Ben non, à part à des chèvres, je ne vois pas à qui peut servir le « chemin », et brusquement impossible de monter : encore moins de redescendre, surtout avec le vertige et 10 kg de matériel… et pas un chat à l’horizon !

Remettant à plus tard la réponse à « Mais qu’est ce que je fous là ? », je mets une bonne heure à redescendre… sur les fesses, avec le poids du sac qui m’entraine et le télé qui empêche toute prise ! Heureusement que j’avais prévu de l’eau et le khéfié !

Tout ça pour apprendre qu’il n’existe aucun accès à la citadelle : on peut aller au pied des remparts, mais impossible d’atteindre le bâtiment qui m’a fait grimper pour rien. C’est malin d’avoir galéré et pris des risques pour des photos infaisables sans équipement d’alpiniste !

Je devais partir ce soir, mais j’ai trop besoin d’une douche…

A propos Roxane

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