Une petite semaine entre potes, Fener (sous toutes les coutures) et course à l’avocat, un crétin d’ex-PKK s’étant permis d’utiliser une de mes photos pour la couverture de son bouquin. La contrefaçon qui n’est pas une première ici commerce sérieusement à me gonfler, d’autant que je ne tombe que sur un pourcentage infime !
Il y a un départ immédiat pour Yalova (5 millions, 1 h) où je manque de peu le ferry pour Yenikapi (1 h, 10 millions). En attendant le suivant, je prends un döner/coca à l’embarcadère (8 millions). Le serveur veille sur mes sacs et vient me parler dès qu’il a quelques minutes libres… de Victor Hugo ! C’est la première fois : d’habitude, c’est Zidan ou Chirac qui font les frais de la conversation.
Pour info, il n’y a aucun accès au pont du ferry pour les passagers et interdiction de fumer : ggrrr !
Journée bien remplie, je reprends des forces avec une glace pêche/citron sur la terrasse de l’hôtel. Bon, elle n’a ni le goût de pêche et je cherche toujours celui du citron, mais de superbes couleurs qui ne doivent pas grand chose aux fruits !
Je tente ma chance au magasin photo en face, mais ils ne font pas de réparation. Ca désole le jeune vendeur qui me sort précautionneusement son propre boîtier Minolta et insiste pour me le prêter. Incroyable, alors que je viens de lui expliquer que j’en ai bousillé 2 en 48 h ! C’est vraiment gentil, mais avec la poisse que j’ai en ce moment, je préfère continuer avec celui qui me reste, plein de poussière cappadocienne, mais qui fonctionne encore.
Dîner en face de l’hôtel : excellente soupe de poisson pour 1,5 millions.
Ce matin, le réceptionniste a annoncé d’un air très fier à la cantonade que j’étais française, de Paris (le top quoi) et que je parlais turc : genre, mon hôtel ne reçoit pas n’importe qui ! Depuis, dès que je passe 5 mn sur la terrasse, c’est le défilé. Je peux toujours prétendre que je parle UN PEU turc, il y en a toujours un pour expliquer à qui veut l’entendre que je parle parfaitement… me feront toujours marrer !
Iznik mérite vraiment le détour même si elle n’a plus ses célèbres anciennes céramiques (Istanbul en est largement mieux lotie). Le commerce de reproductions artisanales a l’air de bien se porter, et les 2 petits bols que j’ai achetés sont mignons comme tout. Dommage de ne pouvoir rapporter de pièces plus conséquentes, mais je n’ai pas la place nécessaire dans mes sacs et je ne voudrai pas que de splendides reproductions arrivent à Paris dans le même état que mes appareils !
7 pellicules aujourd’hui alors que je n’ai pas l’impression d’avoir pris beaucoup… On s’habitue vite au confort du numérique qui permet de mitrailler et de sélectionner tranquillement après.
Va falloir que je ralentisse sérieusement si je veux tenir jusqu’à l’aéroport !
Arrivée à Bursa (1.195.000 habitants d’après un panneau) et taxi arnaque (15 millions) pour l’hôtel Günes. La chambre est petite (à peine la place pour mes sacs) mais propre et les sanitaires sont sur le palier.
La ville est grande, trop bruyante à mon goût, mais elle joue à fond la carte ottomane avec des monuments en excellent état.
La Gazi Orhan camii est sympa, mais toujours autant de circulation pas géniale pour les photos. Quitte à prendre un bain de foule, les bazars feront l’affaire : kapali çarsi, uzun çarsi, tuz çarsi…
Un tour à Yigit köhne camii avant d’aller au musée qui a l’air très intéressant, mais qui est évidemment fermé। Quelques photos à travers la grille, recharge du 500 SI et direction yesil cami (en fait blanche et non verte comme le suggère son nom ) et le célèbre yesil turbe (en fait bleu et non vert).
Un bruit sec et mou à la foi m’arrête : quelle nulle ! J’ai laissé le numérique sur mon sac photo en bandoulière pour recharger l’argentique et j’ai oublié de remettre la sangle à l’épaule… et mon nouveau joujou a fait un plongeon et atterri sur le bitume !
Le drame ! Un sélecteur sérieusement amoché et l’électronique en a pris un coup et me refuse toute collaboration…
Dej (iskender, coca, nes : 14 millions) dans un resto près des yesil, pendant lequel je tente de démonter l’appareil : impossible ! Malgré mes tournevis miniatures, c’est fou le nombre de vis que les ingénieurs sadiques de Minolta ont plantées dans le boîtier… j’abandonne, mais je n’ai plus le coeur de photographier.
Quelques photos quand même, mais sans conviction : 2 appareils HS en 48 h, ça fait un peu beaucoup et ça ne va pas être simple de terminer avec le seul qui soit encore intact. Je ne suis pas superstitieuse, mais j’ai du mal à me débarrasser de l’idée « pas deux sans trois »…