Citadelle

Entrée 2 YTL (la moitié pour les étudiants).

 

A peine arrivés, yasak ! Il y a des fouilles menées comme d’hab avec des méthodes plus que douteuses, donc interdit de passer sous les prétextes les plus divers. Une étudiante bénévole (dommage, Tom ne me l’a dit qu’après), bornée comme ce n’est pas permis, de Silvan (ça doit expliquer), décide de nous maquer. Elle a de la chance qu’Assimil ne prévoit pas d’apprendre les insultes en turc, et que Tom ne juge pas utile de tout traduire : parait que malgré mes lacunes je suis quand même très explicite.

 

On peut toujours redescendre demander l’autorisation à son prof (à priori le seul Turc injoignable par téléphone !), ce qui vu la chaleur est totalement exclu, d’autant que je ne préfère pas l’avoir en face si c’est le sagouin responsable de la « restauration » du turbeh de Zeynal Bey !

 

Kurde - Hasankeyf

Kurde - Hasankeyf

En fait, ils ont peur que je photographie d’en haut les fouilles d’en bas, ce que j’ai fait hier excédée par les yasak de seconde zone.

 

Hors de question de ne pas avoir accès au bout du site, je suis venue pour ça : le reste, j’ai sous toutes les coutures, avant détérioration sous couvert de restauration.

 

On nous accompagne en espérant nous lasser, mais sans aucune chance de succès !

 

La bécasse de Silvan lache enfin prise, nous vouant aux chiens et aux scorpions, estimant que nous perdons notre temps, tout le site d’après son jugement digne d’intérêt étant identique : si elle persiste dans ses études, elle devrait obtenir sans problème une chaire à l’université de Konya !

 

Cette partie du site est géniale, mais la chaleur accablante. Tom me demande si il peut jouer les cabris et partir devant en reconnaissance pour voir si c’est intéressant et m’épargner la peine de monter dans le cas contraire.

 

Grand palais - Hasankeyf

Grand palais - Hasankeyf

En fait, il se transforme en chiot fou à la chasse au nonos : il part, s’exclame, revient me chercher, repart et gratouille la terre pour dénicher des tessons de poterie qu’il m’apporte… plus qu’à photographier ses trouvailles, à l’ombre et en fumant une clope !

 

Dommage qu’on manque d’eau. Je préconise de redescendre, mais même la langue pendante, le chiot fou veut encore aller faire un tour plus loin. J’attends en me disant que pour une fois il va peut-être revenir bredouille et calmé, jusqu’au « faut que tu vois ça, il y a un cimetière ! » fatidique. Bien obligée d’y aller, mais la prochaine fois, j’organise une chasse au puits !

 

La vue est somptueuse, le cimetière majestueux et le silence envoutant, mais c’est les dernières photos avant qu’on ne retrouve nos os blanchis mélangés à mes Minolta fondus !

 

Hasankeyf

Hasankeyf

En redescendant, plus personne évidemment pour interdire quoi que ce soit à ceux qui montent : ça, je l’aurais parié !

 

On s’arrête à la premiere boutique pour boire eau et coca sans s’arrêter : de vraies éponges ! Les gosses qui nous posent des questions en sont pour leurs frais : à part boire et grogner à la moindre tentative d’interruption, nous ne sommes plus capables de grand chose.
 
On redescend encore d’un cran pour une halte au café en face du motel. Sans signe annonciateur, c’est brusquement l’orage, et au moment où je suggère de nous mettre à l’abri (et où Tom me rassure que c’est sur le point de se calmer), une bourrasque plus violente nous asperge : plus qu’à démonter le matériel et à l’éponger !

 

Heureusement, ça ne dure pas longtemps. Sophie ayant téléphoné qu’elle sera en retard d’un jour, on décide de partir sans l’attendre, ce qui parait la surprendre, mais on n’est pas à sa disposition !

 

Midyat/Idil, Idil/Rien : plus de dolmus. Un particulier nous propose de nous servir de taxi collectif pour 5 YTL par personne (nous sommes 3) : c’est plus que correct pour aller à Cizre.

 

A l’arrivée, il veut négocier pour nous au Grand hôtel Honsar et comme prévu n’obtient rien (70 dollars), alors que nous avions réussi à négocier 200 F la double en 2002. On trouve un autre hôtel, vielliot surtout après le Honsar, à 35 YTL la double avec petit dej.
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Vous avez dit restauration ???

Sophie arrive vers 10 h et m’informe qu’elle a rendez-vous avec un archéologue ! Je lui suggère de plutôt aller voir le maire qui sera sans aucun doute plus renseigné que l’ouvrier qui joue les extras sur le chantier de fouilles, entre 2 autres petits boulots… bonjour le professionnalisme !

Tom arrive d’Istanbul apres avoir été trimballé à Urfa par un mystérieux détour de son car.

On négocie une chambre double (avec ouverture sur l’extérieur) pour 30 YTL. Le mec prétendait nous faire payer 3 lits, mais une menace d’aller dormir a Batman l’a rendu brusquement plus raisonnable.

Abdul Vahap Kusen - Maire Hasankeyf

Abdul Vahap Kusen - Maire Hasankeyf

A. Vahap Kusen, le maire DYP de Hasankeyf et enfant du pays, ne nous apporte pas beaucoup plus d’infos que je n’en avais déja, à part que le chomage est de 90 % dans le village. Il est tout a fait d’accord pour que toutes les bonnes volontés donne un coup de main pour sauver le site du barrage qui doit le faire disparaitre, et pour convaincre SIEMENS d’empêcher sa filiale d’investir : tous ses voeux accompagneront visiblement les initiatives, pendant qu’il continuera à se convaincre que Hasankeyf ne peut pas disparaitre…

Sophie part à Diyarbakir pour une conférence de presse que doit y donner Erdogan, déplacement parfaitement superflu : suffit de regarder la télé ou de lire les journaux, ce qu’elle fera d’ailleurs pour pondre son « article ».

Mosquée Sulayman - Hasankeyf

Mosquée Sulayman - Hasankeyf

Avec Tom, on fait un tour au site archéologique du village et je l’informe au passage que j’ai apris hier qu’il y aurait des scorpions mortels. Résultat, il n’arrête pas de voir des peaux de serpents, alors que je n’ai encore jamais vu la queue d’un seul dans la région et que mes seuls scorpions étaient stambouliotes.  

 

 

Mausolée de Zeynal Beg

Mausolée de Zeynal Beg

Ensuite, direction le mausolée de Zeynal Bey dont la vue lointaine en dolmus m’a donné les pires craintes. Craintes confirmées ! L’université de Konya s’est chargée de la restauration : un massacre ! J’en pleurerais si je n’étais pas aussi furax ! Ces crétins ont creusé la base sur environ un mètre pour y mettre une pierre blanche qui n’a rien a voir avec la matiere d’origine et qui est censée prendre la couleur du turbeh au fil du temps… et faire pousser des céramiques pour remplacer celles saccagées aussi peut-être !

Diner paillotte avec de l’excellent poisson grillé. De petites chauves-souris font un véritable festin avec les insectes attirés par une ampoule proche de nous… si elles pouvaient aussi se charger des araignées au dessus de moi, ça serait parfait, d’autant que ça empêcherait Tom de ricaner dans sa barbichette !
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Hasankeyf

Hasankeyf

Hasankeyf

Tom arrive demain et Sophie (nouvelle correspondante du Monde) m’a laissé un message au motel. Elle est passée mais est repartie pour dormir à Midyat avec des amis. Sympa, je n’ai pas fait Harput pour être aujourd’hui au rendez-vous qu’elle avait elle même fixé !

Il ne reste qu’une chambre au motel (15 YTL), sans ouverture sur l’extérieur et évidemment, il y fait une chaleur insupportable.

 

Je dépose les sacs et file vers le pont, bientôt rejointe par une nuée de gosses qui veulent des stylos et du savon : aucune amélioration visible de la situation économique dans le coin…

 

Petits Kurdes

Petits Kurdes

Le Tigre a retrouvé une jolie couleur verte, mais pour combien de temps ?

 

Les gamins piaillent et surgissent de tous côtés. J’arrive en gros à suivre leur conversation, ce qui me permet de répartir les rôles, histoire de canaliser un peu leur énergie plus que débordante et de pouvoir bosser à peu près tranquille. La plus grande est responsable du sac photo et a le droit de me guider, et en échange elle veille à la discipline. Ca fonctionne très bien comme ça : les abla (grande soeur) surexcités se transforment miraculeusement en lütfen abla (s’il te plait grande soeur) respectueux… technique à retenir !

 

Petite Kurde

Petite Kurde

Ca va me faire tout drôle le jour où les gosses laisseront tomber le abla pour le teyze (tante). A 40 piges, j’ai déja eu droit à un rab exceptionnel !

 

Au café sur la petite place, on vient me saluer et me demander des nouvelles : sympa ça !

 

Je prends 2 coca (2 YTL chaque), mais le serveur refuse que je paie la totalité, sous prétexte qu’on doit partager l’addition ! Il me précise à ma demande qu’en ce moment avec la chaleur (en fait, il ne fait pas chaud mais brulant), il n’y a aucun meilleur moment pour la citadelle… Près de 50 degrés ou pas, il me faut pourtant le bout du site le plus éloigné que je n’ai pas encore. Je crois que je vais prendre le minimum de matériel pour pouvoir caser des bouteilles de survie !

 

Soirée italo-kurde à danser près des paillottes. Un jeune ouvrier m’explique qu’il a rendez vous demain avec Sophie, mais que j’en sais plus que lui et que je pourrais lui donner des infos. Les Italiens ne connaissant pas les règles, des copains des Kurdes en profitent : je dois remettre plus que sérieusement en place mon cavalier qui a bien 20 ans de moins que moi… les mains baladeuses, ça n’a rien de traditionnel !
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Diyarbakir

Coucher 2 h, lever à 6 h : fait trop chaud pour dormir ! Tout est chaud, même aux heures prétendues fraiches, y compris les murs de la chambre, les serviettes de toilette, et l`eau pour la douche…

 

Jeune garçon kurde

Jeune garçon kurde

Petit dej en terrasse. Tout le monde vient me saluer avec de grands sourires :  sont contents.

Autant prévenir tout de suite, la crise de gatisme risque d’être aigue, d`autant qu`il y en a qui en plus d’afficher un sourire radieux, se mettent à chanter au lieu de dire bonjour !

 

Tour efficace avec le pseudo guide des monuments sur ma liste du jour :

 

Mosquée de Sari Saltuk Baba

Mosquée de Sari Saltuk Baba

 Turbeh et mescid de Sari Saltuk baba

Eglise Meryem Ana

Eglise Meryem Ana

 

Eglise Meriem Ana batie sur un ancien temple du soleil (syriaque orthodoxe)

Chimère - Remparts de Diyarbakir

Chimère - Remparts de Diyarbakir

Keci burcu : en 3 ans, la jolie chimère en a pris plein la tete 

Buyuk kervansaray hotel

 
Remparts de Diyarbakir

Remparts de Diyarbakir

Remparts pour admirer la restauration à la kurde !

Tour au magasin de tapis où il travaille et où je peux photographier 2 anciens tapis, dont un russe, interessants. Ca fait un moment que je cherche à déterminer son origine : bien qu’il pretende être Kurde, ca ne colle pas.

Tapis

Tapis

Il me raconte qu’il n`est pas marié, alors qu’hier soir il portait une alliance. Il parle à tout le monde en turc, ce qui est loin d’être le reflexe du coin. Il n’a ni le physique ni l`attitude d’un Kurde. La seule ville kurde qu’il connaisse c`est Mus (dont sa mère serait originaire) et il fait multiplier par 2 les prix (coca, taxi…).

 

C’est au magasin de tapis que ca fait tilt. Son patron veut que j’aille visiter l’église chaldéenne et m’engage à faire très attention de ne pas me faire voler… à croire que tous les arnaqueurs chaldéens de Diyarbakir veillent à ma securite : à leur profit bien sûr !

 

Coût du pseudo guide, environ 12 YTL, soit moins que ce que j’aurais donné à un guide honnête, et dans la foulée j’ai en prime des cours de turc, un porteur de sac et surtout un gain de temps plus que bienvenu.

 

Dans le dolmus, je m’informe auprès de ma voisine du prix du trajet. Grondements de la presque totalite des passagers quand elle m’annonce 4 YTL pour Hasankeyf. Elle se justifie par un « Mais c’est une étrangère ! » et se prend immediatement un « Pourquoi, tu es kurmandji toi ? » qui la laisse dans un silence prudent pendant tout le trajet (2,5 YTL).

 

Les Turcs qui trouvent tout à fait normal de faire payer plus cher les Européens (et pas qu’un peu) se mettraient à coup sûr à hurler au racisme si ils etaient taxés en Europe… y a encore du boulot !

 

Juste avant que je sorte du dolmus, elle se rend compte que j’ai parfaitement compris ses réflexions et se justifie bêtement en m’expliquant qu’elle ne savait pas que je parlais turc : je ne resiste pas au « Je suis étrangère, mais je parle turc : j’ai droit à combien de rabais ? »
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Palpitants les transports !

Taxi pour l’otogar toujours sans compteur ni arnaque (3 YTL).

Divrigi/Kengal : 83 km, 1 h 20, 5 YTL. Petit dej à Kengal (12.100 habitants prétend un panneau), après avoir pris un billet pour Malatya (3 h, 10 YTL).

Aucun des préposés de la compagnie n’est visiblement capable de prévenir que le minibus est arrivé, et il faut se débrouiller avec les bagages et les mettre dans le coffre soi-même tellement ils sont léthargiques (une première en Turquie) !

Les billets n’assignant pas de numéro de place, je demande à un type de me laisser passer pour que je puisse accéder à celle qui est libre à côté de lui : tout juste si il ne fait pas un scandale à l’idée de la proximité d’une femelle ! Vu sa tronche, aucun risque que je lui saute dessus pendant le trajet, mais il préfère décamper…

Et laisser la place a une mère de famille et ses 2 gosses. Heureusement, la petite arrive à se caser ailleurs, mais reste la mère, son odeur et son fils… Elle estime vite que la chaleur lui permet d’enlever son manteau en toute décence, et là ça devient vite insoutenable !

Elle veut savoir si je parle turc : je préfère ne pas répondre et lui lancer un regard très éloquent sur la distance à respecter, parce que bien évidemment, avec son moutard, elle s’étale pour mieux me coller ! Moutard qui se met bientôt à vomir consciencieusement les sucreries qu’il a ingurgitées avant de monter. Décidément, je les collectionne ! Ça m’était déjà arrivé l’année dernière la puanteur sans complexe trempée de sueur (pas de la veille) et le chiard qui passe le trajet à gerber..

A l’arrivée, vu l’air alerte du préposé, je récupère seule les bagages avec 4 voies à traverser : 200 m de détour pour déposer les passagers à l’otogar, visiblement c’est trop demander, alors qu’on a joué les omnibus pendant tout le trajet.

Au premier comptoir, on me jure que le prochain car est à 5 h et qu’il n’y en a pas d’autre avant, mais plus confortable, y a pas !

Remparts de Diyarbakir

Remparts de Diyarbakir

2 guichets plus loin, il y en a un qui part à 1 h 30 ( 15 YTL). A Diyarbakir, le chauffeur (de Bingol) me demande pourquoi je veux descendre. Pas question de monter dans un taxi qui va me prendre mes sous alors que lui peut m’accompagner à l’hôtel (Malkoç : toujours aussi usé mais sympa et propre, 12,5 YTL).

A l’internet café, un « ami guide » de l’hôtel vient me voir pour m’expliquer que si j’ai besoin de quoi que ce soit, il sera heureux de me rendre service. J’hésite à le classer dans la case mouchard ou pot de colle profiteur… probablement les 2.

Dans la rue et au resto, les clopes et les briquets se tendent, et je ne croise que des sourires accompagnés de petits mots de bienvenue.

Kahvalti (super bon) : fromage du coin, miel, olives, thé, eau (3,5 YTL).

Par le plus grand des hasards (ben voyons !), le « guide » passe par là et s’installe à ma table. Pose beaucoup trop de questions pour être clean celui-là ! J’évite la politique pour l’embarquer sur l’architecture et l’histoire de la région : si il a un rapport à faire, on risque de lui demander d’arrêter de fumer la moquette…

Il prétend évidemment ne pas parler un mot de français, mais laisse échapper un « on y va » qu’il justifie devant un regard ironique par l’obligation de connaitre 2 ou 3 mots pour vendre des tapis. Enfin bref, demain il me sert de guide « gracieux » pour que je puisse faire en un minimum de temps les sites que j’ai prévus de photographier.

A peine rentrée dans ma chambre, vers 1 h 30 (du mat), et après avoir répondu au bureau des réclamations (réception) qui ronchonne un Ousktété (turc, mais l’intention y est), le téléphone sonne. 20 mn pour convaincre le réceptionniste que je n’ai pas soif, ni faim, que j’ai du boulot, une douche à prendre, et autre chose à faire que descendre tailler une bavette en pleine nuit. Il en conclut donc très logiquement (logique kurde) qu’il doit venir avec moi à Hasankeyf !

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Divrigi

Départ 8 h 30 pour un petit dej dans une pastane (1 nes, 1 jus de cerises, 2 pogaca au fromage : 3 YTL) où les infos télé diffusent l’enterrement d’un soldat victime du PKK. Ca pue le mélo et l’hystérie collective soigneusement mis en scène (exit la pudeur et la dignité) et nécessaires pour entretenir le racisme anti kurde ambiant.

Direction Ulu cami : ça grimpe sec et ça commence sérieusement a chauffer.

Mosquée hôpital de Divrigi

Mosquée hôpital de Divrigi

Je fais principalement du numérique, côté néga j’ai déja une belle collection de détails. C’est dimanche et l’hôpital est fermé et comme ce n’est pas l’heure de la prière, idem pour la mosquée.

Au moment où je décide de rentrer rendre la clé de l’hôtel, un Stambouliote d’Eyüp engage la conversation… et le gardien me fait signe qu’il vient d’ouvrir l’hôpital et m’explique que je peux photographier. Evidemment, la seule chose que j’ai laissée à l’hôtel, c’est le flash !

Hôpital Divrigi

Hôpital de Divrigi

Je n’aime toujours pas les touristes et je n’arrive toujours pas à piger comment ils peuvent arriver jusqu’ici en short, sans avoir remarqué que ce n’est absolument pas le style de la région ! Là ce sont des Italiens : ils font le tour de la petite merveille (inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO) en moins de 10 mn.

Le Stambouliote me propose d’aller nous promener dans le village avec sa voiture (neuve et climatisée) et de me ramener ensuite à l’hôtel. OK si il n’est pas pressé, le gardien vient de me faire signe qu’il va ouvrir la mosquée… sympa ça !Je regrette franchement d’avoir laissé le flash, au point où j’en suis côté kilos de matériel à trimballer.

Un groupe de beaufs, français cette fois, débarque, visiblement sans avoir compris qu’une mosquée est un lieu de culte ! Comme je parle turc avec le gardien, ça ne les effleure pas que je puisse les comprendre. Dommage, ça leur aurait peut-être évité de dire autant de conneries en si peu de temps.

Bassin hôpital Divrigi

Bassin hôpital Divrigi

Avec les cheveux couverts et les jambes par la même occasion, les Turcs ne me mettent pas dans la catégorie touriste de base. Résultat, je suis invitée à changer de zone et à photographier tout ce que je veux dans la partie réservée aux croyants.

Le Stambouliote que j’avais envoyé bouler parce qu’il voulait aller se promener tout de suite a finalement attendu. On va donc faire un tour, mais il tient à sa voiture et ça me gonfle prodigieusement de devoir le faire arrêter tous les 10 m… lui aussi visiblement vu qu’il veut qu’on aille manger.

Je sais que ça doit être particulièrement rasoir de me suivre sans avoir les mêmes centres d’intérêt, mais je n’oblige personne ! En fait, il n’y a qu’avec les Kurdes qu’un tour photo c’est mieux accompagnée que seule. Ils cherchent tout ce qui pourrait m’intéresser, portent le matériel (comme ça sont sûrs que je ne risque pas de me tirer en douce), m’aident à monter et surtout à descendre, et sont contents pourvu que je sois contente : des Zamours… en ce qui concerne les photos !

Une fois largué le pot de colle (mais oui, je téléphone dès que j’arrive à Istanbul), je renonce à appeler mes potes alévis d’hier. Je sais, ce n’est pas sympa, mais je suis déja à la bourre !

Mosquée de la citadelle de Divrigi

Mosquée de la citadelle de Divrigi

Direction la citadelle. Je prends le raccourci indiqué par un jeune ce matin. En chemin, des femmes me confirment qu’il y a bien un chemin… de moins en moins praticable, et le soleil ne fait pas semblant de cogner. J’espere que ça mène quelque part, parce que je me vois mal redescendre.

Ben non, à part à des chèvres, je ne vois pas à qui peut servir le « chemin », et brusquement impossible de monter : encore moins de redescendre, surtout avec le vertige et 10 kg de matériel… et pas un chat à l’horizon !

Remettant à plus tard la réponse à « Mais qu’est ce que je fous là ? », je mets une bonne heure à redescendre… sur les fesses, avec le poids du sac qui m’entraine et le télé qui empêche toute prise ! Heureusement que j’avais prévu de l’eau et le khéfié !

Tout ça pour apprendre qu’il n’existe aucun accès à la citadelle : on peut aller au pied des remparts, mais impossible d’atteindre le bâtiment qui m’a fait grimper pour rien. C’est malin d’avoir galéré et pris des risques pour des photos infaisables sans équipement d’alpiniste !

Je devais partir ce soir, mais j’ai trop besoin d’une douche…

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