Déluge à Istanbul

Il n’a pas arrêté de pleuvoir toute la nuit sur le trajet, et a Istanbul c’est carrément trombes d’eau et inondations. J’ai du mal a attirer l’attention d’un taxi et je suis trempée en quelques secondes… je ne suis absolument pas équipée pour le froid et en plus j’ai oublié ma tenue d’homme grenouille : ça commence mal !

Même apres 2 heures de sieste, ça n’est toujours pas passé : la météo nous refait le coup du déluge ! J’emprunte un parapluie pour rejoindre Nat qui est coincée chez elle (peut pas se déplacer, elle ne sait pas nager), et je tente de sortir Rino de sa caverne : peine perdue, je suis priée de le rejoindre… avec des pizzas !
Tentative de séchage au Balik pazari avant d’optempérer, devant des moules farcies, des calamars, des rougets et de la biere (29 millions) : faut bien ça !
 
J’ai coupé la sonnerie de mon portable qui insiste jusqu’a 4 heures du mat pour me faire répondre en turc sous la flotte : les Kurdes, inquiets pour ma sécurité, se sont passé le mot pour me mettre sous la protection de divers amis, freres, et autres cousins qu’ils ont a Istanbul ! Pas le temps d’être maquée et de déclencher les rivalités habituelles en choisissant un clan plutôt qu’un autre, même si c’est tentant et garanti générateur de fous rires : apres, faudrait gérer et passer beaucoup de temps a rassurer… et je rentre bientôt !
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Konya, le retour

Apres l’internet-café, il me reste encore plus de 6 h a meubler et vu le temps les photos sont exclues. A part un resto, rien de spécial a faire ici et il n’y a pas de cafés comme dans les grandes villes pour patienter au chaud. Donc, au hasard, Metin restaurant a la déco guimauve : foie froid, börek au fromage qui n’en sont pas et je cherche toujours le fromage, saç kavurma hyper gras, 1 biere et un nes au goût de chlore : 21 millions.

Comme j’ai encore plein de temps a perdre, je traine pour acheter des petits derviches tres moches, mais faut bien s’occuper… Heureusement qu’un keuf a pitié et égaie la soirée en se prenant un poteau a force de se retourner pour me regarder !
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Konya, suite

Konya hésite entre passé et modernisme. Ca manque un peu de chaleur, même si a deuxieme vue, les habitants sont plutôt sympas : probablement un effet du tourisme de passage… Beaucoup de foulards, mais aussi beaucoup de femmes qui conduisent, ce qui n’est pas si courant dans les provinces.

A l’otogar, une agence m’a proposé un rabais de 5 millions sur mon billet, mais comme il faudrait que je prenne un taxi pour aller a l’otogar, c’est plus avantageux de l’acheter en ville même sans réduction. A priori, ils proposent tous les mêmes horaires et tarifs, dont un départ a 21 h (arrivée vers 7 h a Istanbul) pour 30 millions.

Hier, il ne faisait pas franchement chaud (surtout par rapport a Antioche), mais il y avait au moins du soleil. Aujourd’hui, c’est le premier jour de l’hiver dixit les commercants : changement beaucoup trop brutal a mon goût !

La mosquée Aziziye, pres de mon hôtel, date de 1875. Elle a été bâtie par la mere du sultan (Aziz je suppose) apres un incendie en 1867 qui a détuit une mosquée plus ancienne. Les fenêtres sont tres grandes (plus que la porte) et la pancarte précise barok-rokoko (je ne m’en lasse pas !). Elle est entourée d’un grand bazar dans lequel un guide me déniche et m’invite a prendre un thé, apres avoir renoncé a me vendre quoi que ce soit alors que sa fille a un magasin de tapis… parait que je ne ressemble pas aux autres touristes. Il parle tres bien français (il y en a quelques uns ici) et me signale que la mort de Mevlana ayant eu lieu un 17 décembre, il y a une semaine spéciale derviches cet hiver… et que je suis invitée.

La Serafeddin camii date de 1636. Je me contente de l’extérieur, côté mosquées je commence un peu a saturer. En plus, j’ai de la chance : c’est la semaine des mosquées, comme ça j’aurai une jolie banderole sur toutes les photos !

Je prends au passage l’école de l’industrie, avant d’aller au musée Karatay. Le gardien tient a bavarder et prendre un thé au chaud… et malheureusement aussi a me présenter a un groupe de Français qui vient de débarquer et que j’avais soigneusement ignoré : il est fier de mon turc et tient a leur en faire part ! (sûr que ça a dû les passionner !).

Le musée (entrée 2 millions) est une ancienne école et garde de superbes céramiques turquoises, bleues et noires, notamment sous la 1ere coupole. Elle date de 1251 et a été construite par le grand vizir Celalettin Karatay : sa tombe est d’ailleurs dans l’une des salles.
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Konya

Le soleil levant teinte de rose les montagnes autour de Konya. Dommage que les immeubles cassent un peu le spectacle, on se croirait hors du temps…

 

Je ne sais pas combien il fait ici, mais a côté d’Antioche, ça caille ! Ma chemise et ma veste photo (restée inemployée pour cause de chaleur) sont tres nettement insuffisantes !

 

Je discute avec le chauffeur de taxi : il est de Hatay et ravi de mon turc. Du coup, il ne me demande que 12 millions alors qu’il s’est arrangé pour en afficher 24 ! A un moment, le compteur est passé brusquement de 14 a 20 millions… cherchez l’erreur !!!

 

Le Konya oteli conseillé par je ne sais quel guide est loin d’être génial et a 30 millions, je ne cherche même pas a négocier ! Dans le coin, les hôtels ce n’est pas ce qu’il manque. Le Yasin est bien placé, propre, il y a de l’eau chaude : pour 20 millions, il me convient tres bien.

 

En attendant qu’ils préparent ma chambre, je fais un tour/repérage dans le quartier. Le musée de Mevlana est a côté et 2 représentants de la police font un détour pour m’accompagner a l’office du tourisme qui a part une carte tres sommaire de la ville, n’a rien a proposer…

 

Apres recherches laborieuses, et n’ayant aucune envie de kebap a 9 h du mat, je finis par tomber sur une excellente pastane : 1 pogaca normal, un au fromage, une creme chocolat, un nes, une bouteille d’eau : 3 millions.

 

Konya, ex Iconium et capitale seldjoukide, a vu passer pas mal de monde : les Lydiens, les Perses, Alexandre (le Grand, pas le coiffeur), les Romains, les Seldjoukides, les Arabes, les Ottomans, entre autres… Même Saint Paul y serait venu en 47/50.

 

La capitale des derviches tourneurs est tres pratique, même avec mon (ab)sens de l’orientation. Le principal de ce qu’il y a a voir est concentré entre 2 places reliées par une grande avenue. D’un côté, le petit mont avec la mosquée Alaadin, de l’autre la place du musée de Mevlana (entre Alaadin caddesi et Mevlana caddesi, les 2 rues se prolongeant l’une l’autre). Difficile de faire plus simple, Konya restera pour moi la ville ou je n’ai pas réussi a me perdre !

 

La Selimiye camii a été commencée par Selim II alors gouverneur de la ville et terminée pendant son regne (1566-1574). A l’origine, ça devait être un cadeau pour Soliman le Magnifique, mais Selim a dû penser que les absents ayant toujours tort, il lui revenait de laisser son nom a la postérité.

 

Musée de MevlanaLe musée et le tekke de Mevlana (fermés le lundi : 3 millions) sont dans la roseraie de l’ancien sérail. Le turbeh date de 1274 et la célebre coupole en faience verte de 1396.

 

Visite un peu décevante. Les jardins et cimetieres derriere sont fermés au public, la seule salle avec des reconstitutions intéressantes est interdite de photos, l’intérieur du turbeh est trop sombre sans flash et il y a un monde fou. Entre les pélerins et les touristes qui débarquent par cars entiers, ça fait du peuple ! Le comble, c’est les grappes de Français pendues a leurs guides… plus calme dehors !

 

Sur le chemin de l’Alaadin camii (1251) et ses 41 colonnes byzantines, il y a 2 anciennes mosquées (Serafedin camii et Iplikçi camii).

 

Dans la cour, 2 turbehs intéressants et un peu plus bas, une sorte de coupole en béton qui protege des restes byzantins. Le tout est dans l’un des nombreux parcs qui parsement la ville.

 

L’ince minare medresesi (l’école au fin minaret, ce qui est faux, il n’a rien de spécialement fin) est derriere la colline. Le minaret est décoré de céramique bleue et le portail joliment sculpté.

 

A l’intérieur (2 millions), le musée abrite principalement des morceaux de pierres tombales, certains avec des écritures, d’autres avec des sculptures comme des anges, des aigles a 2 têtes…

 

Pour une fois qu’il y a des indications en français, j’en profite : l’ince minare medresesi (1264) est a l’ouest du sommet Alâadin. L’école a été bâtie par le vizir Sahip Ata Fahreddin Ali sous le regne du sultan Izzedin Keykâvus II pour enseigner la théologie (le hadite). L’architecte est Kelût, fils d’Abdullah (non, pas celui-la) et la medrese a une cour ouverte, une seule exedre et présente un portail seldjoukide sur lequel sont sculptées des colonnes représentant des artichauts, Roumi (faut de l’imagination) et des plantes.

 

Extérieur du musée Karatay (plus l’heure pour les photos), avant un diner au Mevlevi sofrasi (pres du musée de Mevlana). Pas le temps d’en profiter : en quelques minutes le soleil se couche et il fait beaucoup trop froid pour paresser sur la terrasse.

 

Avant d’être conpletement congelée, j’avale le plus rapidement possible :
  • des sarma : ici elles sont petites et servies chaudes,
  • un saç kavurma : petits morceaux de viande sautée avec des tomates et du piment,
  • un coca et une bouteille d’eau… le tout, 8,5 millions.
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Antakya

Après la visite du bazar (uzun çarsi), je vais chercher mon billet à l’otogar qui est à côté : Hatay/Konya : 11 h (soir) à 7 h 30 (matin), 25 millions. Il y a une boutique de jus de fruits frais pressés sur mon chemin. Mélange pomme, poire, banane : 1,5 millions… dommage qu’il n’y en ait pas à Paris.

Jardin - Antakya

Jardin - Antakya

L’office de tourisme devrait être ouvert depuis plus d’une heure, mais si la grille est bien ouverte, le bureau est fermé. Il y a des chances pour que le préposé soit en train de buller dans le parc, mais faudrait savoir qui c’est !

Direction Harbiye (8 km, 700.000 TL) qui est l’ancienne Daphné(e ?) et doit son nom (laurier) à une légende. En gros, pour échapper à la cour trop assidue de Zeus (je crois, ou l’un de ses copains), Daphnée demanda aux dieux de la transformer en laurier.

Tour du côté des cascades, mais les endroits les plus jolis sont occupés par des buvettes qui affichent de grandes banderoles à la gloire de Pepsi and Co. Le cours d’eau qui forme un petit lac près du resto d’hier a des reflets verts nuancés et charmeurs. Dommage, le coin est jonché de détritus (principalement plastique) comme un peu partout aux alentours.

J’ai pas mal bougé depuis que je suis partie, pour une fois que j’ai un peu de temps, je m’accorde un repas gastronomique. En fait, il y en aurait eu largement assez pour 2 !

  • feuilles de vigne (sarma) farcies
  • salade tomates/aubergines (ail, piment, huile d’olive)
  • salade de persil (ici elle est au vinaigre balsamique, en Syrie ils la préparent avec du citron)
  • çiy köfte : viande crue battue très fort pour tuer les microbes (on ne rit pas !), mélangée à du bulgur et du piment. Là c’est très mangeable, mais je soupçonne certains d’oublier volontairement la viande pour ne pas altérer le goût du piment !
  • tagit kebabi : galette de viande hachée cuite avec du persil
  • 2 fromages locaux
  • melon

Le tout frais, bon et accompagné d’un raki : 25 millions.

Quand je rentre pour récupérer mon sac, tout est fermé : les étudiants se couchent tôt.

… les taxis aussi visiblement : avec la chaleur, plus de 25 kg sur plus de 2 km, c’est lourd !

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Antioche

Un gazi en fait, c’est un vétéran de guerre, au cas ou ça intéresserait quelqu’un.

Photo Trebonian Gallus

Empereur Trebonian Gallus

Il fait une chaleur moite avec plus de 30 degrés : je suis trempée en permanence, heureusement qu’il y a une machine à disposition, je vais pouvoir faire une lessive avant d’être completement immonde ! 

Le forfait pour les visiteurs de la Maison de la paix est de 25 millions (environ 15 €) par jour. Les repas sont compris, et même en ne prenant pas celui de midi (je suis toujours à l’extérieur), c’est plus que raisonnable et ça permet à Barbara de continuer d’aménager pour améliorer l’accueil des étudiants.

L’office de tourisme est fermé aujourd’hui (c’est dimanche), mais le musée est ouvert (fermé le lundi) : 2 millions l’entrée, par rapport à Saint Pierre où il n’y a pas grand chose à voir c’est donné, d’autant que côté mosaiques il y a de quoi faire.

Mosaïque Personnification de Soteria

Mosaïque Personnification de Soteria

Après un tour dans le parc d’à côté (ici, il y en a toujours un), dîner avec Barbara et Maria (également Allemande) à Harbiye, dans l’un de ces restos au bord de l’eau qui pourraient tout aussi bien être de l’autre côté de la frontière।

Repas pratiquement syrien (10 €) : je reviendrai demain pour quelques photos de jour. Le coin fait partie de ma liste, c’est l’endroit chic à la mode et il parait que la nature est splendide.

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