Ca bouge !

Pour une fois que contrairement a mon habitude je me couche tôt (11 h), j’aurais mieux fait d’éviter ! Alors que je dors profondément, vers minuit un abruti s’amuse a secouer mon lit et ils font une pagaille pas possible dans les couloirs.

J’entrouve (difficilement) un oeil pour engueuler l’abruti en question et lui demander de faire taire ses copains qui font joujou a courir partout en poussant des cris de panique. Personne a l’horizon, mais mon lit continue a bouger… et euh, les murs aussi. Il me faut plusieurs secondes pour que l’alarme résonne dans le coin le moins embrumé de mon cerveau : tremblement de terre…

Ben la, je dois avouer que je n’ai pas du tout assuré ! Le bon réflexe aurait été de me lever rapidement avec la couverture, d’attraper mon portable sur la table de nuit d’une main, le sac photo a mes pieds de l’autre, et de sortir le plus rapidement possible en remettant les questions a plus tard.

Une fois a la porte, tout en me disant que c’était parfaitement crétin, j’ai fait demi-tour pour enfiler mon jeans, réalisé que mon haut de pyjama était trop décolleté pour la région (quelle connerie l’éducation !), enfilé un sweat pour ne pas avoir froid en pleine nuit, changé pour une chemise pour ne pas avoir chaud dans la journée, réflexion faite a manches longues la chemise pour convenir a peu pres a toutes les circonstances (je me suis quand même empêchée de replier la premiere !), hésité a perdre du temps pour enfiler mes tennis mais si je garde mes sandales c’est moins pratique pour courir, ouvert la fenêtre pour savoir si c’était bien utile de descendre vu que ça caille (tout le monde est dehors)… finalement un pull ça serait peut-être pas mal ?… tout ça pour me rassoir sur le lit pour réfléchir a ce qu’il serait mieux de faire en cas de nouvelle secousse : descendre de 4 étages au risque d’être écrasée sous beaucoup de tonnes de béton ou rester a un étage élevé avec le risque d’être écrasée sous moins de tonnes de béton en cas d’écroulement de l’immeuble ?

Finalement si l’immeuble avait dû s’effondrer il l’aurait déja fait, en plus dehors il fait froid et je n’ai toujours pas résolu le probleme chemise/pull… sans compter que je tombe de sommeil : même pas entendu les autres remonter !
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Journée kurde

Sont mignons mais gonflants avec leurs retards chroniques ! Apres le petit dej (re-kaymak), rendez-vous avec Firat qui voulait m’embarquer chez lui hier soir (il a failli réussir, il a fallu que je réveille les « gardiens » de l’hôtel a même pas minuit !). 3 heures d’attente alors que je me suis levée tôt expres et même pas internet pour patienter (pas d’électricité). Heureusement, je suis (tres bien) installée chez les Diyarbakirli qui passent la matinée a m’apporter du thé.

 

Ici, ils adorent Mehmet Uzun, mais confondent tatie Danielle avec Bernadette Chirac. Je suis morte de rire, d’autant que ce n’est pas la premiere fois. A Istanbul il y a quelques années, les Kurdes nous demandaient ce qu’on pensait de Danielle Chirac, persuadés que la cohabitation c’était parce que Danielle vivait avec Jacques !

 

J’essaie de comprendre les regles du tavla dont le but principal semble être de faire le plus de bruit possible avec les pions en charriant l’adversaire quand il perd : assez fort pour que personne n’ignore qui se fait battre par qui. Ca a l’air de rien comme ça, mais c’est tout un savoir-faire !

 

Je devais partir demain en camionnette avec Mahmut, mais le clan des Diyarbakirli associés n’est pas d’accord. Il consommerait trop de ce qu’il transporte (vin) et je risquerai de ne pas arriver entiere. Comme je lui avait dit que c’était ok, ils se chargent de lui mentir a ma place.

 

 

 

 

Tour a l’université pour voir les chats blancs aux yeux vairons : la maison des chats est fermée et l’acces a la fac est contrôlé par les militaires. Mais qu’est-ce qu’ils ont a foutre ici ?!?

Soirée kurde au bord du lac avec une Coréenne : déja mon anglais était loin d’être génial, mais la, je n’arrive plus a sortir un mot : c’est malin, tout vient en turc !

Firat s’arrange pour virer Kamil qui s’arrange pour me laisser sa carte de visite. Tres bien conservé et genre aristocrate, il m’a expliqué cet aprem qu’il avait eu 15 gosses avec 2 femmes différentes et que maintenant, il était temps qu’il pense un peu a lui : il cherche une femme de coeur intelligente et belle. Ses 2 pondeuses ne répondent visiblement pas a la définition (les maternités a répétition ça use le corps et l’esprit), mais moi j’aurais tout bon…

Je pars tôt demain, mais ils sont confiants tous les 2 : je vais revenir (un jour) et comme j’aurais eu le temps de réfléchir, je ne pourrai faire que le bon choix !
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Van

Il parait qu’il y a des spécialités culinaires spécifiques a Van, principalement pour le petit dej. J’ai repéré un kavalti salonu (resto pour petits dej) pres de l’hôtel qui fera tres bien l’affaire. Déja, ça a l’air apétissant (il y a la queue pour les ventes a emporter) et l’accueil est plus que tres empressé.

Je commence par du fromage aux herbes (bon et ça change du beyaz) avec des petites olives noires. Le patron râle sur le serveur parce qu’il ne m’a pas donné de cacik et que je dois impérativement le gouter… et l’apprécier vu que ça a l’air d’être la fierté de la maison. C’est un mélange de creme (yaourt ?) avec de la verdure (oignons ?) et c’est tres relevé : un peu hard pour le petit dej, mais avec du pain ça passe. Ensuite, kaymak. A Istanbul, c’est une sorte de creme fraiche (fabuleuse) au lait de bufflone. Ici c’est cuit et ça ressemble a une sorte de petite crepe. Avec du miel sorti tout droit de la ruche (avec les alvéoles), c’est un délice.
Pour finir, je demande un verre de lait froid qui tarde a venir et finit par arriver tiede : ils l’ont fait refroidir ! La, va falloir que quelqu’un m’explique le probleme de la température du lait ! Total avec un grand thé : 4 millions (un peu moins de 2,5 euros).

Je passe pas mal de temps a chercher le dolmus pour yedi kilise (7 églises). Le plan de l’office de tourisme n’indique que le nom des rues principales et de toute façon, pour trouver les rares pancartes, il faut s’accrocher. Ca, plus mon « sens » de l’orientation, je préfere demander (et créer un attroupement) pour apprendre qu’il n’y a qu’un dolmus le soir a 5 h : trop tard pour les photos et aucune garantie d’en trouver un en sens inverse.

 

Changement de programme donc et taxi pour le site au pied de la citadelle : 10 millions, je suis sure qu’il a mis le tarif de nuit, ce qui confirme qu’il vaut mieux les éviter, d’autant qu’il y a toujours ou presque un dolmus dans les parages (j’ai trouvé le bon en rentrant… a côté de l’hôtel !). Le site est fermé (la grille est cadenassée avec une ouverture beaucoup trop étroite pour passer), mais en faisant le tour, il y a des barbelés pas trop méchants.

La premiere mosquée est pas mal abimée et les ouvertures sont bouchées par des pierres. La seconde est fermée et visiblement abandonnée, mais pas depuis tres longtemps. Suffirait de faire les poussieres, il y a tout ce qu’il faut a l’intérieur y compris les tapis.

Mauvaise manip : ça fait 2 fois en 2 jours que j’ouvre le mauvais boitier ! La, ça devient grave…

Plus qu’a retourner pour refaire la premiere mosquée, sauf que 4 chiens de berger se sont installés entre temps et ne sont absolument pas d’accord pour que je passe… pour que je reste sur le site non plus d’ailleurs ! Je fais comment pour sortir, et vite de préférence ? A priori, le faible entrebaillement de la porte d’entrée cadenassée est toujours beaucoup trop étroit pour passer, mais avec les chiens derriere, ça aide bien…

Un Kurde me fonce dessus : mal aux dents. Il veut que je le soigne, que je contrôle ses médicaments, enfin bref, que je m’occupe de lui… A tout hasard, je lui donne un doliprane, avec un peu de chance et l’effet placebo ça peut éventuellement marcher.

Les paysans battent la laine dans les cours d’eau. Ca bosse dur, mais ils s’arrêtent tous pour échanger quelques mots et me souhaiter la bienvenue. Je fais le tour de la citadelle sans patauger dans le dédale des marécages comme la derniere fois, grâce a des gosses qui m’indiquent le chemin au travers des mares et des ruisseaux : je suis tout a fait consciente de devenir gaga, mais qu’est ce qu’ils sont mignons tous !

 

Arrêt eau/coca en bas de la citadelle. Le coin a été aménagé : petits restos et cafés en plein air. Le serveur m’offre un thé et me signale que j’ai au moins un ami a Van : lui.

Je rentre a pied accompagnée pendant la moitie du chemin par 3 jeunes anatoliennes de choc, tres convenables, avec foulard et toute la panoplie. Avec une telle escorte, je ne risque pas d’être abordée : même les gosses n’osent pas !

Rendez-vous a l’internet café habituel ou le serveur m’apporte régulierement du thé (offert par la maison). Quand il avise mon paquet de clopes vide, il me propose d’aller m’en chercher… J’ai dit qu’ils étaient adorables ?

Dernier dîner ici chez des Kurdes de Diyarbakir. Je commande des ailes de poulet/salade et un coca. Ils rajoutent de la soupe, de l’içli köfte (sorte de bouchée fourrée a la viande), de la semoule sucrée avec de la canelle, du thé…

 

Je devais partir demain, mais le bureau des réclamations m’informe que c’est hors de question parce que ça ne serait pas juste !
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Van – Hosap

Si déja a Istanbul il est rare de croiser une femme qui se promene seule la journée, a Van quand je rentre vers 11 h, les machoires se décrochent sur mon passage ! L’hôtel est bruyant et on entend tout ce qui se passe dans les chambres d’a côté. Entre ceux qui rentrent tard et ceux qui se levent tôt, pas beaucoup de temps pour dormir…

 

Pastane (pas de petit dej a l’Aslan) : 2 pogaca pas tres frais et un nes pour 1,9 millions… un peu cher pour le coin.

 

Château d'Hosap

Château d'Hosap

Hier, le chauffeur de taxi (j’ai trouvé, Lütfi c’est lui !) m’a proposé de me conduire au château d’Hosap qui est a 60 km : 100 millions ! Plus cher qu’un vol pour Istanbul ou la location d’une voiture a la journée, même a Diyarbakir ! Je fais ici comme a Istanbul : avant, je prenais des taxis, mais vu les arnaques conséquentes et constantes, maintenant je prends les transports en commun. Aller/retour Van/Hosap : 5,5 millions.

 

Le chateau daterait de 1642 et est attribué a Süleyman Mahmudi : si mes souvenirs sont bons, d’apres Sandrine c’est un chateau kurde, mais il ne devait pas rester assez de place sur la pancarte… 2 millions l’entrée et il n’y a pas grand chose a voir, d’autant que je dois avouer que sans kurde dans les parages, c’est beaucoup moins évident : ok pour monter, mais je fais comment pour redescendre avec le matériel ? Les 2 préposés aux tickets m’expliquent que je n’ai droit qu’a 20 mn parce qu’ils veulent aller manger (il est plus de 13 h 30)… apres m’avoir vendu le billet d’entrée ! Je les envoie bouler, ils n’avaient qu’a prévenir avant et en turc : aucune obligation de comprendre l’anglais !

 

A part la porte a l’extérieur ou il y a des inscriptions et 2 lions affrontés (avec des chaînes ?), pas de détails a prendre, mais ça a dû avoir de l’allure. J’espere avoir au moins les lions : j’ai ouvert le mauvais boitier en voulant changer de pellicule (faudrait que je pense a dormir un peu plus) !

 

En redescendant, je veux prendre un thé, mais le village est le lieu de prédilection de centaines de camions qui font la navette entre la Turquie et l’Iran. C’est hyper bruyant et archi pollué, mais pas d’autre endroit pour guetter le dolmus que devant leurs pots d’échappement.

 

Je n’arrive pas a faire décoller un PKK pur jus qui veut absolument me ramener en camion. Il me fait louper 2 dolmus en leur faisant non quand ils ralentissent et prétend qu’ils vont dans les villages alors que c’est marqué Van. Il veut ensuite me faire gober qu’il n’y en a plus : vu le niveau, c’était totalement superflu de me préciser sa tendance politique !

 

Il monte apres moi dans le dolmus que j’ai arrêté et me répete plus de 50 fois en moins d’une heure qu’on est arkadas et qu’il veut faire le taxi pour me promener dans la région. Il a 33 ans mais en parait bien 15 de plus et me donne le même âge que sa femme qui vit en Iran : 20 ans ! De mieux en mieux, si ça continue ils vont m’offrir des couches-culottes !

 

Pour l’instant, c’est visiblement la mienne qui l’intéresse de culotte ! Je le remets a sa place : grand coup de genou cette fois… Certains sont tellement lobotomisés qu’ils ont perdu, outre les neurones, absolument toute dignité et tout ce qui rend les Kurdes si attachants. Faciles a reconnaitre ici les militants : des années de propagande en ont fait des abrutis incapables de réprimer leurs instincts les plus bestiaux… beau travail !
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Batman – Van

Batman/Van : 15 millions, 6 heures avec une 1/2 heure d’arrêt.

 

Premier contrôle de la jandarma a Degirmitas (25 km de Gevas). Ils prennent toutes les cartes d’identité turques mais snobent mon passeport. Une pancarte annonce que le contrôle c’est pour la sécurité des voyageurs, pendant que des appelés s’initient au montage/démontage des armes : les plus maladroits se font charrier par leur instructeur… ils ont l’air de nettement plus s’amuser qu’il y a 2 ans. Les Kurdes sont également beaucoup moins stressés qu’en 2002 ou a chaque contrôle ils étaient pratiquement au garde a vous et sous pression. La, en attendant qu’on leur rende leur carte, ils fument une clope en discutant avec les militaires (au moins les appelés et leur instructeur).

A Gevas, il y a un cimetiere seljoukide avec un turbeh comme ceux d’Ahlat.

 

La route de Bitlis est toujours aussi belle avec ses montagnes, ses petits torrents et sa végétation (dans d’autres zones, les montagnes ont beaucoup souffert), et je ne peux toujours pas la photographier !

6 heures de trajet pénibles : les sieges sont hyper étroits et rapprochés (et quand ça pose un probleme a mes 1,55 m, ça craint pour les autres !), et impossible de mettre le sac photo comme d’hab sous le siege. Résultat, je passe tout le voyage compressée avec 14 kg sur les genoux, et la clim qui est pratiquement inexistante n’arrange pas les choses !

A l’arrêt de mi-parcours, un étudiant m’invite a prendre un thé. Il est étonné qu’on puisse discuter et veut savoir pourquoi je n’apprends pas le kurde. Quand je lui demande si je dois me mettre au kurmandji, au sorani ou au zazaki, il est perplexe : ne s’était pas posé la question et ne sait pas ce qui serait le plus équitable…

A l’arrivée, il me propose de venir chez lui plutôt que d’aller a l’hôtel, mais comprend mon refus : ici, on me cherche toujours une famille sans homme a la maison. C’est tres respectable et rasoir, mais pour l’instant, c’est une excuse imparable !

Hôtel Aslan : 15 millions (la flemme de négocier). Plus propre et moins sinistre que le çaldiran, mais c’est a côté, ce qui me permettra de retrouver l’internet-café sympa (apres vérif, il l’est toujours).

Personne ne sait tres bien ou est exactement l’office de tourisme (pas même la police) et quand je finis par le trouver apres avoir mis a rude épreuve mon non sens de l’orientation, j’ai l’impression de débarquer de mars : les touristes ne doivent pas se bousculer, surtout en individuel.

 

En sortant, je reprends le chemin exactement inverse pour retourner du côté de l’hôtel… et je me retrouve exactement a l’opposé ! Je suis sure qu’on me change les rues de place quand j’ai le dos tourné !!!

 

… et qu’on écrit sur mon carnet quand je ne le surveille pas : j’ai le numéro de portable de Lütfi et ça fait des heures que je me demande qui diable peut bien être Lütfi !

 

Goûter/dîner kebap (1 adana, 1 salade, 1 coca : 4 millions). Le patron est tellement étonné-content qu’il ne veut pas que je paie mon repas. J’accepte seulement qu’il m’offre le thé, d’autant qu’il dénigre toutes les villes kurdes. Par contre, il me fait la liste de celles ou on trouve le plus de « femmes », ainsi que celle des hôtels ou elles vont. A toutes fins utiles, je lui signale au passage que je ne fais pas partie des natachas : il est horrifié. Il n’a jamais pensé ça une seule seconde et d’ailleurs, lui n’irait jamais voir ces dames… J’en conclus donc que c’est dans un but purement statistique qu’il les suit a la trace !

 

Il a une réflexion marrante qui en dit long sur le décervelage quand il apprend que je suis athée : comment je fais dans ce cas pour faire la différence entre le bien et le mal ? Le libre arbitre n’est pas plus un concept en vogue chez les musulmans que chez les chrétiens !

 

A côté de Cizre ou de Nusaybin, ici il fait un froid polaire (environ 25 degrés, mais beaucoup moins la nuit), du coup j’hésite sur la suite de mon parcours, même si se glisser sous une couverture est un plaisir délicieux dont j’avais oublié le souvenir.
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Sirnak

Le téléphone sonne vers 4 h du mat : ces Dugenoux l’ont programmé pour la priere du matin !

 

Le petit dej est nul, c’est même le plus mauvais que j’ai fait ici ! Pas de nes, portion de fromage ridicule, beurre et miel mais le pain est completement rassi… et le service laisse plus qu’a désirer, sans compter que ma table est crade.

Le directeur, dont la tête ne me revient toujours pas, vient s’installer en face de moi. Je ne comprends pratiquement rien a ce qu’il me raconte a part qu’il est kurde et qu’ici on capte une chaine kurde d’Irak (qu’il ne regarde visiblement pas). Pour son petit dej, bien placé pour savoir que celui qu’il sert a ses clients est infecte, il a apporté son propre pain !

 

Pour aller a la station de dolmus qui va a Hakkari, il faut prendre (dit-il) un taxi qu’il s’empresse d’aller me chercher (louche de sa part). En fait, c’est une voiture privée et ça sent l’arnaque. Le mec m’emmene a une station de dolmus ou pour Van, Hakkari ou ailleurs, le premier départ est pour demain !!! Je n’ai qu’a retourner a l’hôtel en attendant… ben voyons ! Si ce Ducon croit que je vais retourner dans leur hôtel de nazes, il se fait des illusions ! Ce n’est pas en arnaquant les tres rares touristes qu’ils vont en attirer d’autres (d’ailleurs, y en a-t-il d’autres ?). Je préfere encore retourner a Cizre et aviser sur place.

 

A Cizre, on m’apprend que pour aller a Van (c’est la direction pour Hakkari), le mieux c’est de passer par Sirnak… Nan ? Je n’y aurais jamais pensé toute seule ! Direction Batman, même avec les changements, je préfere.

 

Cizre/Idil : 2 millions. Idil/Midyat : 3,5 millions. Idil était un village chrétien, mais il n’en reste rien aujourd’hui. Les gens d’ici ont l’air sympas, mais il n’y a pas grand chose a faire, même pas évident qu’il y ait un hôtel…

 

Un type dégoulinant de sueur s’installe a côté de moi et met sa main sur ma cuisse en se tripotant ! Jamais vu ça en 6 ans ! Un bon coup de coude dans les cotes (et encore, il a de la chance de ne pas avoir autre chose a portée) histoire de lui apprendre les bonnes manieres le fait tenir a distance respectueuse le reste du trajet.

 

Midyat/Batman : 4 millions. Ma voisine est gentille et voudrait discuter, mais elle ne parle pas turc et c’est une véritable infection !

 

Taxi pour trouver un hôtel : 5 millions, ce qui vu la distance est une arnaque, mais quand la journée commence mal…

 

Le Zeki hôtel m’annonce 45 millions (50 $ affichés), mais baisse a 25 quand je menace d’aller voir ailleurs. C’est cher pour Batman, mais c’est un 3 étoiles propre avec la clim et la chambre est bien. De toute façon, avec 7 heures de transport dans des dolmus bondés, ça va comme ça pour aujourd’hui !

 

Le monde est petit avec les Kurdes ! Je réponds a un SMS de Selim que je suis a Batman. Il me demande ou, et quand je lui donne le nom de l’hôtel, je reçois un simple : « Tamam, görüsürüz » (en gros : d’accord, a bientôt). Moins de 2 minutes apres, le téléphone sonne : le réceptionniste (celui avec qui j’ai négocié) m’explique d’une voix mal assurée que Selim est son oncle, qu’il arrive (?) et me supplie presque d’avoir besoin de quelque chose pour qu’il puisse me l’apporter… J’avais classé Selim dans la case Nusaybin, mais en cherchant bien, il a dû me dire qu’il était de Batman.

Il commence par râler que je n’avais qu’a l’écouter et ne pas aller a Sirnak (en fait, il était surtout contre que j’aille ou que ce soit) et que si ça ne me plaisait pas, il fallait téléphoner pour qu’il vienne me chercher en voiture. La, je ricane : quand ça ne me plait pas je vais voir ailleurs toute seule comme une grande fifille… c’est ce que me reprochent justement les Kurdes en général et Selim en particulier !

 

On passe une heure dans un magasin photo qui lui fait des tirages pour une expo la semaine prochaine. Deux jeunes employés veulent parler foot français et photo. Le foot ne m’intéresse absolument pas, par contre côté photo on est sur le même terrain. Selim me demande d’en choisir 10 pour les faire agrandir, mais c’est délicat, il n’y en a pas une de bonne ! Soit le cadrage est nul, soit la photo sera floue a l’agrandissement…

Ensuite, soirée familiale que j’arrive a réduire a 2 h 30 : les soirées famille ou chacun perd son identité au profit du groupe me gonflent prodigieusement. En plus, la les femmes n’ont rien de cordial, même si elles affichent un sourire de façade et c’est sans compter les gosses qui petits ont ici tous les droits, et que personne ne pense a coucher même a des heures tardives. Résultat, quand le moulin a paroles se fatigue, ça chouine pendant des heures ! Heureusement, il y a une architecte bulgare qui parle un peu français et qui est tres sympa, d’autant qu’elle a vécu dans plusieurs pays et a des choses intéressantes a partager…

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