Hasankeyf

Le motel a Hasankeyf a rouvert et comme c’est le seul, profite de la situation d’autant que l’ögretmenevi est complet. 25 millions par personne (ramenés a 20), douche et wc communs, pas de drap, couverture douteuse, cendrier et poubelle absents, ce qui évite de vider ou de changer.

 

Bonne nouvelle : Erdogan aurait promis que le barrage épargnerait la ville.

 

Tour de la citadelle - Hasankeyf

Tour de la citadelle - Hasankeyf

Un tour jusqu’a l’entrée de la citadelle avant la nuit me fait craindre le pire : pour soutenir la tour-porche, ils n’ont rien trouvé de mieux que de grosses barres et des câbles metalliques et histoire de fignoler, ils ont rajouté de « beaux » escaliers tout neufs et une sorte de guérite, le tout en feraille verte !

 

Le Tigre est boueux a cause du barrage qui approvisionne en eau les nombreux champs de coton et son cours est diminué. Heureusement que j’ai déja des centaines de photos…

 

Le tourisme naissant ayant déja fait des ravages, je suis obligée d’envoyer bouler la meute des petits guides sous peine de ne plus les voir décoller. Heureusement, les adultes (enfin, les hommes : a part dans les dolmus, aucune femme a l’horizon) rattrapent le coup : tout le monde vient nous saluer et veut nous parler.

 

Apres le resto, je fais le tour des internet-cafés : 2 en panne, 1 fermé, 1 introuvable… je vais avoir un sacré retard !

 

Nat prend un thé avec moi avant d’aller se coucher (se couche avec les poules !). J’en profite pour rédiger un peu avant que plusieurs messieurs viennent s’installer a ma table. Le serveur propose de me conduire en Irak (170 km) : vraiment tentant ! Si je n’étais pas pour encore quelques jours avec Nat…

 

Prix des 5 thés : 0 million, je suis misafir…
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Dicle

Ergani (47.300 habitants selon le panneau 0 l’entrée de la ville) en dolmus (1 heure, 1,5 million), puis Dicle (13.000 habitants, 1/2 heure, 1,250 million). Bref passage chez les grands-parents d’une de mes correspondantes pour les saluer et lui rapporter quelques photos.

MoustacheMehmet, alias Moustache, en a une formidable ! Il a vécu 25 ans en France avant de revenir au pays. Sa femme nous a préparé un délicieux repas et tous les 2 insistent pour que nous restions au moins jusqu’à demain, mais une semaine ce serait mieux… C’est vrai qu’une aussi courte visite c’est ici difficilement acceptable. Ils sont Zazas comme la plupart des habitants au Nord de Diyarbakir, les Kurmandjis occupant principalement le Sud.

Retour par un dolmus direct (0 million, nous sommes misafir) pour récupérer les bagages à l’hôtel et filer à Hasankeyf via Batman.

A l’agence, j’ai droit à l’énumération de toutes les équipes françaises de foot de 1ere division, avec en prime leurs derniers scores !

Diyarbakir/Batman, c’est 5 millions, mais comme nous sommes misafir, ça ne fait que 4. Nat commence à piger mon attachement aux Kurdes : ben oui, sont capables d’être mignons tout plein !

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Diyarbakir, suite

On passe l’apres-midi entre le quartier des forgerons du grand bazar et les éventuels loueurs de voitures. On doit refuser les particuliers dans nos prix à cause de l’assurance et/ou du chauffeur imposé, et les 2 seules agences officielles pratiquent des tarifs prohibitifs : 96 millions la journée, soit plus cher qu’un vol pour Istanbul !

Dans la boutique de Mustafa, c’est le défilé, jusqu’à un grand-père de plus de 70 ans qui vient me signaler qu’il cherche une femme pour le cas où ça pourrait m’intéresser… Notre gentil accompagnateur (une 20e d’années) qui s’est mis spontanément à notre disposition pour la journée me répète que je suis çok güzel et regrette que la vie soit mal faite : si on avait le même âge, il m’épouserait. Entre les 2, ça fait une bonne moyenne !

Un « spas » à Mustafa m’a vallu un ban d’honneur de tous les forgerons qui s’interpellent : « Elle a dit merci en kurde ! ». Ils ne changeront jamais, ce n’est vraiment pas compliqué de leur faire plaisir !

On les laisse à leur enthousiasme pour filer à la Safa camii : bonne surprise, le minaret est sculpté comme ceux de Mardin ou de Hasankeyf.

Mustafa nous a prévenues que nous étions ses misafir (invité) et nous présente sa petite famille : 6 garçons et une fille. Si lui ne sait pas lire, ses fils vont à l’université ou sont en passe d’y entrer (la petite dernière est pour l’instant plus intéressée par les jupes de sa mere).

Dans la région, les études ne garantissent absolument pas de trouver un travail, même de serveur, mais l’élévation du niveau d’études est de bon augure.

Mustafa dont la famille vit ici depuis plus de 110 ans a une histoire d’amour typiquement kurde (trad. : qui finit mal). Il est tombé amoureux d’une Française de passage et a attendu de nombreuses années qu’elle revienne pour l’épouser. Bien plus tard, ayant perdu tout espoir, il a accepté, après l’avoir vue une fois, la femme que sa mère lui avait choisie… et il en parle encore des décennies et 7 enfants plus tard.

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Diyarbakir

Grande mosquée Diyarbakir

Grande mosquée Diyarbakir

Le serveur de la pastane met un moment a comprendre que je veux un nes chaud avec du lait froid. Le 1er qu’il m’apporte est au lait chaud, le second sans nes ! Incapable d’expliquer pourquoi il ne peut servir de lait froid : ne s’était même jamais poser la question, je préfere laisser tomber et ses petits pains sont bons (2 pogaca, 2 « nes » : 1,5 millions).

Fontaines grande mosquée Diyarbakir

Fontaines grande mosquée Diyarbakir

En sortant de l’ulu cami, on tombe sur le directeur de l’office du tourisme qui a arnaqué 2 copains a Nat. La, il termine un Belge qu’il a trimballé plusieurs jours et le laisserait volontiers si il était sûr de pouvoir nous mettre le grappin dessus…

Direction le minaret aux 4 pieds : bof ! Aucun angle pour l’avoir entier et le coin est passablement encombré. La petite mosquée dont il dépend, la Seyh Mutahhar camii, daterait de 1.500.

 

Pas plus d’angle valable pour la prendre, mais de l’entrée on aperçoit le clocher de St Antoine de Padoue (Mar Petyun). Ca tombe bien, le gardien qui parle français vient carrément nous chercher pour visiter, probablement alléché a la perspective d’un pourboire.

 

L’église du 17e était attenante a un monastere, maintenant en ruines. A peine entrées, le gardien nous force a nous assoir : il tient a débiter son discours avant de nous taxer. Il ressort de ses explications que les Chaldéens sont venus de Babylone, sont devenus catholiques en 1621 et que leur échevéché est a Bagdad.

 

Il y aurait une communauté de 450 famille en Turquie, soit entre 2.000 et 4.000 personnes. A Istanbul, ils sont représentés par Mgr Karatas qui officie au Balik pazari.

 

A Diyarbakir, 30 familles assistent un dimanche par mois a la messe. Les enfants vont a l’école publique et la communauté n’aurait aucun probleme avec les musulmans en général et les autorités en particulier : c’est bien la premiere fois que j’entends ça d’une minorité de la région ! Ces renseignements dignes de foi nous coûtent 3 millions (on l’envoie bouler pour les suppléments) et je peux faire quelques photos.

 

Avant de partir, le Monsieur qui n’a aucun probleme nous met en garde contre ces voleurs de Kurdes et me court apres pour vérifier que mon sac est fermé… pauvre type ! Si les Kurdes sont voleurs, ils ne le sont que de sourires et avec eux, c’est gratuit !!! Même pas besoin de poser de questions, ils s’empressent de nous indiquer l’église arménienne orthodoxe… enfin, les ruines de !

 

Surp Giragos a été totalement détruite par l’armée il y a une dizaine d’années. La situation s’améliorant, un projet de « restauration » sur 2 ans devrait débuter dans 6 mois pour réparer le gâchis. Ce que l’on devine derriere les portes fermées a dû avoir beaucoup d’allure si on en juge par les moignons d’arches et les débris des 3 autels.

 

La communauté arménienne orthodoxe a Diyarbakir ne compte plus qu’une trentaine de personnes, mais rencontre beaucoup moins de problemes depuis fin 2002, début 2003, donc apres la levée de l’état d’urgence. Il y a une petite chapelle qui accueille les fideles, mais elle est dans un état de pauvreté navrant.
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Urfa – Diyarbakir

Urfa/Diyarbakir : 2 h 30, 8 millions. De nuit, pas évident d’évaluer les changements, mais il me semble que beucoup d’immeubles ont poussé en 2 ans.

La compagnie de car assure un servis jusqu’en ville. On essaie l’hôtel Kaplan qui accepte de baisser de 35 a 30 millions pour 2. Trop cher pour ici, j’envoie Nat négocier a celui d’a côté qui nous laisse 2 chambres pour 20 millions. Ce qui est marrant, c’est qu’au cours d’un voyage avec Sandrine, nous avions suivi le même parcours.

Le Malkoç est propre, bien entretenu malgré son âge, le personnel est sympa et surtout, il y a de l’eau chaude, ce qui change agréablement. A part l’abruti de service qui me répete 5 fois son numéro de chambre, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes (trad. : c’est plein de Kurdes partout et en plus ravis de nous voir) !
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Urfa

Les Kurdes doivent avoir la cote aupres des touristes. Aziz, le propriétaire de la pension, prétend que lui et sa femme le sont, alors qu’elle est visiblement d’origine arabe (tres typée, tatouages au front, menton, mains…) et si lui est Kurde, non seulement il n’en a pas le physique, mais en plus il est completement dégénéré !

 

Il profite que Nat (qui est avec moi quelques jours) soit allée se coucher pour venir me gonfler. Il insiste lourdement pour m’emmener boire (entres autres) et prétend m’accompagner le reste de mon voyage… contre especes tres sonnantes et tres trébuchantes je suppose, vu qu’il prend les touristes pour des pigeons qui vont se laisser gentiment plumer.

 

Visiblement, mon manque de coopération l’exaspere. Aucune chance de me faire gober que sa présence m’est indispensable a Mardin, Hasankeyf ou Midyat !

 

Nat qui vit a Istanbul n’a pas d’idée préconçue sur les Kurdes, elle en entend juste parler comme de sauvages avec le lot d’histoires a dormir debout habituel. Je ne voudrais pas qu’elle pense qu’Aziz les représente. Au petit dej, je glisse quelques mots en kurde pour confirmer que les propriétaires de la pension n’ont pas grand chose a voir avec ce qu’ils prétendent être : pas la moindre réaction de l’arnaqueur libidineux a qui ça n’évoque pas grand chose.

 

Yusuf et Kadir qui nous pilotent dans la ville achevent de dissiper le doute. Nat les trouve sympas, respectueux et adorables (non, je ne l’ai pas influencée !).

 

En quelques heures, on fait le tour du principal :

 

  • La grotte ou serait né Abraham, ou on sort a reculon en essayant de lutter contre la meute de groupies pressées qui vient en sens inverse.
  • La citadelle, enfin ce qu’il en reste (belle vue de la ville).

 

  • L’église syriaque St Pierre et St Paul de 1816 (extérieur) transformée en centre culturel qui réunit plusieurs religions.
  • La vieille ville, ses maisons typiques, ses ruelles et le mini marché ou les gamins vendent des pigeons.

 

  • Une splendide demeure de 300 ans transformée en musée.
  • La cour de Loulou camii et son cimetiere.
  • Des caravansérails…
Pas mal de gosses bossent dans les ateliers et ils sont nombreux aussi a l’otogar a vendre des simits ou cirer des chaussures.
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