Un dimanche matin à Midyat : pastahane+petits pains chauds au fromage (poghaça) + Dalida (le tube qu’avaient repris les Bronzés). En notre honneur, bien sûr. Déjà dans un cybercafé ils avaient passé Aicha en boucle pendant deux heures. Là ils sont très enthousiastes, la musique est à fond. C’est agreable de prendre son petit dej’ « au calme » dans l’ambiance sonore d’une boite de nuit.
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On se sait pas on attend
le monde s’est-il fermé
on ne sait pas
il n’y a plus de ciel plus de terre plus de jardin de roses
on attend
peut-être séparés à jamais
séparés jamais perdus l’un à l’autre
mais séparés
on ne sait
mangeront-ils nos âmes et nos yeux
dans le renoncement la mort grise
Leurs barreaux sont infinis
infinis comme l’oppression
stupidement infinis
Il faut attendre
un jour où s’ouvre la rose d’amour
dans la tyrannie
dans l’absurde la haine têtue
l’amour patient comme renard malicieux
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Idem quand le sujet n a pas l honneur de plaire a un certain parti – disons par exemple PKK par le plus grand des hasards bien sur, mais il faut bien un exemple – : le parcours d Ovacik a Umraniye n est soit disant jamais arrivé, pas plus que l exemplaire de Mem et Zin, ce qui n a pas empéché la presse locale pourvoyeuse de la propagande habituelle de sortir un article expliquant que le livre était paru en mars – en fait c était la date d envoi – et qu il avait 332 pages… heureusement que la poste l avait « égaré » : remarquez qu elle avait également effacé insidieusement le nom d un des 2 traducteurs. Pas sympa quand meme la poste turque…
A part ça et dans le désordre :
– j ai appris aujourd hui que si votre voiture tombe en panne, il faut l ammener a l oto klinik
– les Turcs s’ étant classés 3e au foot sont scotchés devant la télé qui repasse en boucle le dernier match : les explosions de joie quand le meme but est marqué pour la nieme fois sont toujours aussi sinceres, comme si les spectateurs avaient eu peur que cette fois-ci la retransmission change le cours du match
– le FMI vient de débloquer 1,15 milliards de $ a la Turquie – qui devient ainsi son plus gros débiteur – pour soutenir le redressement de son économie. Le FMI a-t-il précisé que le Sud-Est ne devait pas en bénéficier ?
Le ballet des serveurs est marrant et peu efficace : ils sont nombreux et semblent avoir chacun une tache définie. Ici, les chefs sont en noir et les autres en rouge. Les noirs prennent les commandes et les apportent. Les rouges vont les chercher en cuisine et les passent aux noirs. Inutile donc de demander quoi que ce soit a un rouge : si il y en a 3 a ne rien faire et pas de noir en vue, on attend. Par moment, ils ont l air de parfaits abrutis et tout le pays fonctionne sous la loi hiérarchique. On a souvent l impression qu ils ne savent faire qu une seule chose et il faut généralement demander a plusieurs personnes pour répondre a une question élémentaire. Faut trouver la bonne, chacune ne disposant que d une seule réponse.