Internet

Internet rame : ici, ils ne sont pas cablés et les temps d attente sont interminables. En plus, je tombe toujours sur des PC auxquels il manque des touches. Aujourd hui, il en manque 2 dont la touche entrée et il y en a plusieurs qui ne fonctionnent pas, dont les parentheses et l apostrophe : vous completerez… Comme si ce n était pas suffisant, depuis quelques jours, BLOGGER passe les posts quand il a le temps… Au finish, pour consulter nos messageries, regarder les news sur Yahoo et taper quelques lignes, c est presque 2 heures par jour. Un point positif quand meme, ce nest pas cher : 1 million tl l heure.

 

Comme Sandrine – qui arrive elle a passer ses posts – vous a parlé du dew ou ayran en turc, je vous donne la recette, hyper simple et rafraichissant quand on aime le yaourt – moi j aime pas – : mélanger du yaourt et de l eau – approximativement en meme quantité : c est selon les gouts – mettre un peu de sel et servir frais. Variante afghane : rajouter de la menthe fraiche.

 

A part ça, hier soir, il y a eu un feu d artifice a Mardin et une bagarre, on ne sait pas en quel honneur, mais on a assisté aux 2 spectacles de la terrasse de l hotel… et enfin récupéré les fringues qu on avait données a laver et qui ont fait un circuit assez bizarre : 10 millions tl pour 2 jeans et 4 chemisettes, c est cher pour le pays, mais on est dans un hotel tres touristique.
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Kiziltepe – Dunaysir

Aller-retour dans une bourgade surchauffée (40° aujourd’hui) pour une mosquée qui n’en valait pas la peine. Sa forme est celle des églises syriaques (je ne sais plus si c’est une ancienne église ou non), le décor de sa façade consiste en une série de tortillons assez ridicules. L’intérieur est plutôt banal. De très hauts et très gros piliers carrés la font ressembler à une commanderie de templiers. Le mihrab a un décor tapissant de frises en coufique végétal et géométriques. Peu de relief, une certaine sécheresse, comme à Kayseri.

 

Retour assez express à Mardin, donc. A l’aller, il a fallu subir deux jeunes pétasses vêtues en Anatoliennes de choc, couvertes de la tête aux pieds d’un imper et de leur foulard, qui avaient tenu à se placer dans l’axe de la fenêtre tout en la faisant fermer. Des fois qu’elles attrapent la mort sous leurs kilos de nylon et de tergal… grognasses, va. Il faut toujours que ça se balade avec un air méprisant avec le ferme dessein de faire chier le monde. M’en fous, si j’avais été malade, je leur aurais vomi dessus.

 

Au retour c’était différent, c’est le moteur du dolmush qui a lâché. C’est-à-dire qu’il vrombissait épouvantablement et le chauffeur préférait ne pas s’arrêter de peur de ne pouvoir redémarrer. Les passagers montaient et descendaient au vol.

 

De Mardin nous avons repris un dolmush pour Midyat où nous sommes actuellement. La vieille ville fait beaucoup penser à Mardin du temps où Mardin valait le coup d’oeil. Par contre, comme à Mardin, ses habitants semblent un peu neuneu. Que ce soit dans toutes les langues, en kurde, en turc, en anglais, en allemand, on a un mal fou à se faire comprendre quand on demande des choses aussi simples qu’un taxi, un hôtel, une station de dolmush. Déjà à l’hôtel Bilen, alors que je demandais où prendre le bus pour Midyat, la réceptionniste m’a apportée une carte, toute contente de m’indiquer par où nous devions marcher pour gagner Midyat (entre 55-60 km tout de même). A pieds bien sûr… Je me demande si c’est l’assimilation qui les rend de plus en plus semblables aux Turcs. Pas méchants, plutôt serviables, mais complètement bouchés. Une idée à la fois et de préférence qui ne sort pas trop de l’ordinaire.
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Bouffe bof

10h55. Le coup de baton de ce foutu pays a fini par me tomber dessus. Fièvre, tourista, mal de coeur. A part les médicaments et la diète, rien d’autre à faire qu’attendre que ça passe. Le probleme est de voyager dans des dolmush surchauffés et de travailler au soleil. Or je ne veux pas manquer Dünaysir. Mais à part me nourrir exclusivement de dew et de pain, je ne vois pas comment me soutenir. Le probleme est que l’on peut de moins en moins manger correctement ici. Hier, au restaurant d’à côté, il n’y avait pas de dew ! Un restaurant kurde sans dew ! Chaque année c’est de pis en pis. On va finir par ne plus pouvoir manger que des kebabs graisseux, gros comme deux doigts, servis sur d’énormes tranches de pain et ne plus avoir à boire que du coca. Or, nous l’avons furieusement constaté, malades ou pas malades, diète ou pas diète, le coca fait fâcheusement grossir. Entre revenir obèse et mourir d’inanition, le choix est réduit. Ce n’est vraiment plus un pays où l’on aime manger.
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Midyat

Au fait, pour info, il vaut mieux essayer de disposer toujours de beaucoup de petites coupures : dans certains coins, ils prétendent ne pas avoir la monnaie, ce qui peut faire un différentiel de plusieurs millions.

 

Midyat – 61.600 habitants annonce le panneau a la fiabilité douteuse – pas de taxi. Le dolmus nous amene gratuitement, mais apres beaucoup de recherches – le chauffeur est serviable, mais a l air completement a la masse – a l hotel Yuvam : 10 millions pour 2. Réellement bon marché, mais la chambre est un cagibi sans ouverture sur l extérieur et l odeur qui y regne laisse franchement a désirer. Comme je menace d aller ailleurs, on nous trouve une chambre relativement correcte. Evidemment pour le prix la douche et les wc ne sont pas dans la chambre.

 

Bonne surprise au salonu : poulet avec bouillon et une pomme de terre, salade habituelle et purée de tomate épicée. Avec 2 sodas – eau gazeuse – 2 ayran et 2 thés, nous ne payons que 6 millions et le repas n est pas mauvais.

Demain nous visitons la vieille ville qui a l air préservée et ou nous n avons fait que passer. Malgré la rapidité, ça n a pas empeché des gosses de nous réclamer de l argent, ce qui devient de plus en plus fréquent, meme quand les familles ne sont visiblement pas dans le besoin. Il y a seulement 2 ans, cela aurait été impensable. Habituellement, dans les coins ou les touristes sont exceptionnels, un ou deux gosses viennent pour que je les prenne en photo, bientot suivis par toute une bande. Au bout d un moment, des ados virent les gamins pour prendre leur place. Ils sont rapidement éjectés par les hommes qui veulent etre sur la photo. Bien sur, eux-memes sont dégagés illico par les grand-peres…

 

Les Turcs aussi aiment se faire photographier : ils me donnent la plupart du temps leur adresse pour que je leur envoie la photo. Les Kurdes non : ce qu ils veulent, c est que je les emmene un peu avec moi… et pas intéret a faire des préférences en en prenant un plus que les autres. A chaque fois d ailleurs que j ai envoyé un lot a un responsable chargé de la distribution, je me suis rendu compte quelques temps apres qu il avait réquisitionné tout le paquet en prétendant par exemple qu il n avait rien reçu… mais ils finissent toujours par se couper.
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Mardin – Monastère

L’agriculture dans la région s’est un peu développée depuis 2 ans, mais ce qui a le plus poussé, ce sont les immeubles.

 

Ce matin, nous allons au monastere a quelques kilometres de la ville, en taxi (15 000 000 tl) : il n’y a pas de dolmus. Nous arrivons bien évidemment a la mauvaise heure (horaires indiqués : 8 h 30 – 10 h 30 / 13 h 30 – 15 h 30), ce qui nous laisse 2 heures pour faire un tour dans la campagne et me permet de prendre de jolies vues du monastere au télé. De pres, comme tous les monuments, entre les pylones, les cables électriques, l’inévitable drapeau turc et autres antennes paraboliques, ça fait carrément anachronique.

 
 

L’entrée est repoussée a 14 h pour une raison inconnue, mais une fois a l’intérieur, on a l’heureuse surprise de retrouver le bestiaire fantastique que nous poursuivons depuis 2 ans et demi dans tous les coins du Kurdistan turc : paons, dragons, gazelles… 6 pellicules. 

 

 

Si dans la suite du parcours on tombe encore 2 fois sur ce genre de découverte, je risque d’etre a court avant la fin, malgré la provision initiale de 85 films ! Le plus problematique c’est la chaleur : je passe mon temps a essayer de protéger les pellicules et les appareils en espérant éviter les déteriorations. C’est d’ailleurs raté pour le flash dont la griffe de contact s’est cassée sans explication logique, malgré les 2 heures d’entretien journalieres.

 

La visite est gratuite et le gamin qui nous a guidées refuse qu’on lui donne quoi que ce soit. Le taxi qui est revenu nous chercher et nous a attendues plus d’une demi heure ne nous fait payer que 10 millions.

 

De retour a Mardin, je tente une nouvelle fois, mais sans trop d’espoir, de trouver un angle qui donne l’illusion de l’ancienne ville : peine perdue ! Tentative tout aussi inutile qu’il y a deux ans : la ville blanche est définitivement défigurée…

 

On rentre a l’hotel en bus (dont le chauffeur refuse de nous faire payer) pour nous précipiter sous la douche et un masque de biafine, histoire d’éviter de virer crocodile : rien trouvé jusqu’ici de plus efficace pour lutter contre les effets du vent et du soleil conjugués.

 

Ce soir, resto normal avant de retrouver les kebap : soupe et saç kavurma (morceaux de boeuf cuits au four avec de la tomate – 11.000.000 tl le repas pour 2 avec boisson et thé). J’ai aussi acheté des cerises jaunes : les fruits sont délicieux en cette saison, pas comme les trucs fadasses qu’on trouve a Paris…
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Mardin

Hier soir, à la terrasse de l’hôtel, devant un verre de bière (on risque de ne plus en boire de sitôt) je rêvassais devant les lumières de la ville haute. En dépit du côté peu riant de cette ville, je me suis souvenue de Mardin, capitale des Artoukides, et d’al-Jazari qui conçut là ses fabuleux automates. Et du séjour qu’y fit Ibn Battuta. Malgré l’agitation de la terrasse, les allées et venues du service, les touristes autour et tous ces bâtiments modernes qui poussent comme des chancres sur cete ville, je me suis sentie un moment transportée dans un autre temps, dans la Mardin du XVème siecle. Ça prend de temps en temps ces évasions temporelles. Avec mon Moyen-âge kurde je me fais parfois l’effet d’être aussi cinglée que les trois évangélistes de Fred Vargas.

 

A l’hôtel, j’ai acheté un collier fait de petites pierres de couleur mêlées à des grains de métal et de bimbeloteries, et qui se termine par un gros coeur rouge. Le nom de ces petites pierres, morîk, m’a fait souvenir de ce passage de Mem et Zin où Amedê Xani apelle ainsi les dialectes et chansons du Botan. C’est sans doute pour cela qu’il m’a plu, ou bien pour ce coeur rouge enchâssé dans du métal – je deviens un peu Kurde dans mes goûts. Pour le moment il remplace en porte-chance – fortune de voyage- le tesbih que j’ai cassé.

 

Et la chance a bien vite fait son effet car la visite du monastère de Deirurzafaran fut une vraie découverte, un trésor inattendu.
 
Sculptés dans la pierre des murs, au-dessus des porches, sur le bois des portes et même des bancs, il y a tous les motifs de l’art de la Jezireh : dragons affrontés autour d’un vase de vie, oiseaux et quadrupèdes dans les jardins de paradis, les mêmes entrelacs végétaux qu’à Erzurum ou Divrigi… que cet art, strictement le même, figure dans les monastères de Haute-Mésopotamie montre bien qu’il s’agit là d’une même source et que les architectes et artisans, qu’ils soient musulmans ou chrétiens, travaillaient bien côte à côte et pour tous. Ce qui remonte aux liens qui pouvaient exister dans la même région entre chrétiens, soufis et chiites puisqu’ils utilisent les mêmes symboles malgré leur différence de cultes.
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