Les parcs d’Erbil

Nasdak

Nasdak

On recherche près du bazar le Nasdak (bazar du Moyen Orient pour les Arabes, bazar de la Patrie pour les Kurdes), présenté par Géo comme un centre commercial à la pointe de la modernité. En fait, personne n’en avait entendu parler, ce qui a permis à Rabban, et à quelques notables, de me prendre pour une crétine finie (décidément !) et de m’annoncer avec ménagement que le Nasdak c’était la bourse, euh, pas au Kurdistan… merci Géo !

En fait, on a trouvé. Une galerie commerçante d’une banalité étourdissante comme il y en a partout, oui même ici, on n’est pas dans la jungle… autant s’émerveiller devant le Monoprix de Trifouillis-les-Oies. 

Je prends une photo de la pancarte pour Matran Rabban, histoire de lui prouver qu’on peut ne pas mémoriser tous les numéros de téléphone et avoir quand même quelques neurones encore en état de marche. 

Rose orangeMassif de rose

RoseUn tour au parc Sami Abdulrahman pour donner l’occasion à mon objectif macro de prendre un peu l’air. La plupart des roses ne sont pas encore écloses, c’est encore un peu tôt, mais celles qui sont ouvertes sont intactes et magnifiques.

 

Rose de Damas

Rose de Damas

Photo étudiantPhotos femmes Kurdistan

Un groupe de jeunes exige une séance mutuelle. J’avais jusqu’ici réussi à rester du bon côté de l’objectif, mais depuis qu’on est arrivé, impossible d’y échapper.

 Abeille

Photos roses KurdistanPhotos fleurs Kurdistan

Une école de jeunes filles a organisé une fête sur les pelouses. Certaines ont de jolis costumes traditionnels, et plusieurs nous abordent pour discuter et pour que je les photographie, ce qui attire la matrone de service qui prétend que les photos sont interdites. Elle nous épiera jusqu’à la sortie, à la grande déception des lycéennes.

Photos roses Erbil

Parc du minaret

Parc du minaret

Direction parc du Minaret pour compléter ma série, avec un peu de ciel bleu cette fois. Le minaret est en pleine restauration, mais les détails, j’avais déjà. Un tour rapide suffit pour prendre quelques vues plus photogéniques que sous les nuages, et ça m’évitera de perdre trop de temps en post-production, vu que je n’ai toujours pas traité la plupart des photos 2007. Comme il doit bien me rester quelques 50.000 négas à scanner, c’est toujours ça de fait.

 

Minaret Choly

Minaret Choly

Retour à Ankawa à 15 h 30 avec un arrêt döner avant de rentrer. Rabban est dans son bureau avec des amis proches avant le début des visites officielles auxquelles nous « pouvons » venir. Comme nous « pouvons » deux fois, on obtempère à la deuxième « invitation ».

Il nous prévient ensuite qu’il doit rencontrer des parlementaires anglais, sans bien évidemment préciser si on « peut » l’attendre ou pas. Nous planchons sur la question jusqu’à dix heures moins le quart, avant d’aller manger rapidement au pub.

Évidemment entre-temps, il est rentré et nous trouvons les deux battants de la porte d’entrée ouverts : le message est mignon, mais dans Ankawa hyper sécurisée, un coup de fil aurait tout aussi bien fait l’affaire !

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Pâques à Ankawa

Crucifix

Autel de l'église saint Georges

Le tocsin sonne dans mon rêve, puis finit par m’en sortir. Non, finalement, ce ne sont que les cloches de l’église qui appellent les fidèles. Un oeil sur ma montre : 4 h 20… no comment !

Je ne vais pas entraîner Sandrine pour des photos de messe à une heure aussi matinale, elle risque de mordre. J’en profite pour rattraper un peu le retard photos/blog et préparer les appareils avant de prendre une douche histoire de me réchauffer, quand elle tambourine à la porte avant de descendre sans attendre de réponse.

Eglise Saint Georges - Ankawa

Eglise Saint Georges - Ankawa

J’accélère la manoeuvre pour la rejoindre dans la salle à manger et apprendre qu’elle a été fayotter en faisant acte de présence 10 mn à la messe. Bien sûr, elle a en plus été claironner que je devais encore dormir, alors que j’attends quelle se réveille depuis des heures !

Photos messe à Ankawa

Mgr Rabban al Qas

Il y a du monde à table, y compris deux Allemands dont un photographe, et je suis la dernière à prendre mon petit dej. Heureusement, le matériel est prêt pour la deuxième messe du jour, à St Georges. On y va avec Rabban qui ne doit plus se faire beaucoup d’illusions sur notre piété, mais qui tient à se qu’on monte avec lui : meilleur moyen d’être sûr qu’on assistera au moins à une messe complète…

La lumière est meilleure qu’à St Joseph pour les photos. Je vais commencer à en avoir pas mal sur le sujet, marrant qu’il m’ait fallu le Kurdistan pour m’y intéresser. En France, je ne fais les cathédrales que pour ma collection de gargouilles !

Photos Pâques à Ankawa

Pâques à Ankawa

Enfant de choeur

Enfant de choeur

Je profite que le Matran se déplace avec sa coupe d’hosties dans l’allée latérale, pour m’avancer dans la centrale et prendre d’un peu plus près les enfants de choeur. Pas simple avec le micro et le pupitre qui les cachent, quand j’entends un «Psssiiitttt !» pressant de Sandrine. Je me retourne pour voir pourquoi elle fait du boucan pendant la messe et tombe sur Rabban qui attend patiemment derrière moi pour passer rejoindre l’autel et reprendre sa messe !

Messe à l'église saint Georges

Mgr Al Qas

Je bafouille un «Oups, pardon !», avant de lui laisser le passage devant ses fidèles qui n’ont jamais dû voir personne bloquer un évêque en pleine cérémonie, et vais me planquer derrière un pilier avec Sandrine, histoire d’étouffer la crise de fou rire… Là, je crois que je tiens la palme de la plus belle bourde de l’année… enfin, j’espère !

Chrétienne - Ankawa

Chrétienne - Ankawa

En sortant, le photographe allemand qui lui est resté totalement invisible pendant la messe (je ne l’ai même pas repéré dans la foule), prend quelques photos avant de partir. La réputation sur les méthodes de travail de ses collègues français risque d’en prendre un sérieux coup !

Mustafa Barzani et Benoît XVI

Mustafa Barzani et Benoît XVI

On rentre avec Rabban qui nous explique que les gens vont venir « nous fêter », et s’abstient charitablement de tout commentaire sur ma brillante prestation.

La fête consiste en un défilé incessant de notables, dont le ministre de la culture et le gouverneur de la ville qui viennent présenter leurs félicitations pour Pâques. On essaie de se tenir à peu près convenablement pour l’occasion et je fais gaffe à éviter les bourdes devant le gratin d’Erbil en le photographiant : je me suis déjà assez fait remarquer pour aujourd’hui.

Mgr Rabban-al-QasLe Carême étant terminé, on s’attendait à ce que Rabban mange un peu plus, mais il passe le déjeuner à râler contre le poulet que le gardien a servi. S’il continue comme ça, il y aura deux places d’évêques supplémentaires à pourvoir au prochain synode !

Après la deuxième fournée de notables qui se termine en fin de journée, il nous prévient qu’il va visiter des malades, mais cette fois, nous demande si nous serons là à son retour.

Il y a du progrès : on ne sait pas quand il rentre, mais au moins on sait qu’on « peut » l’attendre !

Le gardien nous apporte des hamburgers avec du coca, et pas le thé ordonné par Monseigneur. Il commence visiblement à nous apprécier vu qu’on le soutient dans sa lutte pour inciter son boss à manger un peu plus.

On a le temps de discuter un peu quand il rentre, ce qui nous vaudra par la suite quelques heures de décryptage.

Je lui donne notre numéro de téléphone local qu’il refuse de noter, sous prétexte qu’il préfère mémoriser pour ne pas détruire son cerveau… vu l’état de fatigue évident dans lequel il est, je doute sérieusement et prends acte que s’il n’appelle pas, ce n’est pas parce qu’il n’a pas notre tél, mais parce qu’il ne veut pas.

J’aurais mieux fait de m’abstenir, parce que ça déclenche un discours sur l’inutilité des contacts, nettement plus efficaces par la prière… là, je suis mal barrée, d’autant que ça soulève encore une foule de questions !

Quinze ans d’expérience avec les Kurdes, et on en est encore à plancher sur « Mais qu’est ce qu’il veut dire par là ? » !!!

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Erbil – Citadelle

Monseigneur s’enquiert de notre programme du jour. Quand je lui demande le sien, il nous répond qu’il va travailler (à part prier et travailler, je me demande s’il lui arrive de faire autre chose !) jusqu’à l’heure tardive de la messe… 4 h !  

4h, tard ?! Devant mon air ironique, il concède que ce n’est pas si tard que ça… disons 5 h, mais là, ça a l’air vraiment très tard… J’émets la vague hypothèse d’un possible « léger » retard, ce qui nous vaut un discours sur la liberté qu’il est hors de question de nous restreindre… visiblement à charge pour nous de nous débrouiller avec notre conscience. Ca va, la mienne est très compréhensive, elle assumera.   

Boutique de tapis - Erbil

Boutique de tapis - Erbil

D’après Saywan et certains journaux français, le bazar aurait été en partie rasé, et on craint le pire pour la zone historique qui environne la citadelle. Rabban se fout gentiment de nous, prétendant qu’il a un stock de mouchoirs pour sécher nos larmes. Il ne voit pas en quoi des baraques insalubres devraient mériter un tant soit peu d’intérêt, mais bon il est solidaire avec ses mouchoirs.  

Citadelle d'Erbil

Pershmerga

 

Il y a de l’amélioration côté télécoms, depuis la dernière fois. Nos portables français fonctionnent en partie et nous sommes joignables, même si nous ne pouvons pas toujours appeler.  

al-Qazwini

al-Qazwini

Change au bazar : 154.000 dinars pour 100 €.

 

En fait, le bazar est toujours là : on en fait le tour pour trouver ce qui a été rasé. Il y a bien une petite partie en chantier, mais c’est de l’autre côté de la citadelle, où les boutiques était vraiment insalubres et sans intérêt historique. A la place, ils ont prévu un parc, une banque ou autre chose, selon les différents interlocuteurs interrogés sur le ce sujet. On comprend mieux les sarcasmes de Monseigneur qui a effectivement dû nous prendre pour de gentilles crétines : merci Saywan ! 

 

Roses sauvages

Roses sauvages

Arrêt photo devant Al-Qazwini (pas Amedê Khani comme le prétendent certains journalistes !), et séance avec le peshmerga qui vieille à l’entrée de la citadelle. Voilà, comme ça, ça m’évitera a l’avenir les reproches de certain(s) parce que j’avais des peshmergas UPK (normal, ils m’ont quand même amenée à Mossoul), mais pas PDK. En attendant, celui là est prêt à rendre les armes (au moins la sienne) pour que je puisse prendre Sandrine avec.

   

On se balade dans la citadelle envahie d’herbes et de fleurs des champs. Le drapeau du Kurdistan flotte toujours fièrement, mais il est pas mal mité depuis la dernière fois !  

 

Diwan

Diwan

On déniche un divan construit il y a 110 ans, charmant et bien conservé, que je n’avais pas vu jusqu’ici et on s’informe sur l’incendie qui aurait détruit il y a quelques mois le musée du tapis. En fait, c’est une annexe qui a cramé, on espère juste qu’elle n’abritait pas trop d’objets anciens. J’ai le temps de photographier le tas qui a brûlé, avant que les ouvriers ne l’enlèvent…  

Portrait Kurde

Kurde

Le gardien de la citadelle nous explique qu’elle est toujours en restauration et qu’il y a des zones dangereuses interdites au public (pas grave, j’ai déjà), mais en compensation, il nous offre de la doc et des photos.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

International hôtel Sheraton

Restaurant hôtel Sheraton

Dej au buffet (excellent) du Sheraton pour 75.000 dinars. Ils nous donnent une addition qui mentionne « sans alcool ». C’est vraiment hypocrite de facturer à part nos deux bières, mais s’ils le font spontanément, c’est que ça doit servir à beaucoup de pouvoir boire tout en présentant une facture clean !

 

On rentre à l’évêché à une heure raisonnable, sans se précipiter à la messe pour autant. Le numérique c’est bien, mais je trimballe un tas de câbles hallucinant, sans compter les multiprises et autres adaptateurs, et  j’ai au moins deux heures de boulot par jour ici dont me dispensait l’argentique.

 

Livre de prières

Livre de prières

On passe à St Joseph vers 7 h, avant la fin de la messe pour quelques photos. Du haut de la mezzanine qui n’existait pas en 2007, la vue est parfaite et on profite de la chorale par la même occasion.

 

En sortant, Matran Rabban qui avait bien dû noter notre absence, s’étonne : « Vous étiez à la messe ?». Comme il n’ajoute pas la question qu’il se pose réellement (depuis quand ?), on peut lui répondre oui en toute bonne conscience. Comme j’ai applaudi la chorale, on a des témoins de moralité au cas où…

 

Il nous laisse pour aller porter les Saints Sacrements à des malades et des personnes handicapées, mais bien évidemment sans nous préciser combien de temps il pense s’absenter, et si on « peut/doit » l’attendre, ou pas.

 

On décide d’aller plancher sur ses indications mystérieuses au pub d’à côté : cher (45.000 dinars) et en prime, mon kebab est le plus mauvais que j’ai jamais mangé !

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Aéroport d’Erbil – Ankawa

Cette fois-ci c’est enfin bon !

Normalement, on devait partir pour Noël, puis en janvier, avant de devoir reporter à février, pour finalement décider que rien ne nous empêcherait de partir dernier délai pour Pâques, en mars. Sauf que je suis tombée sur le seul site qui donnait Pâques 2009 en mars, et que cette année c’est en avril !

Comme ça fait quand même plusieurs mois que je piaffe d’impatience en faisant/défaisant/refaisant mon sac en fonction de la météo prévisible, je décide que quoiqu’il arrive, cette année on fêtera mon anniversaire au Kurdistan.

Air France vient d’ouvrir une ligne Paris/Erbil, mais côté tarifs, c’est carrément le double de ceux d’Austrian. Donc, réservation Internet et même des sièges pour la deuxième partie du parcours (la première étant sur Air France), ce qui est vraiment pratique. Sauf pour Sandrine qui a bien pensé à imprimer sa carte d’embarquement Vienne/Erbil, mais bien évidemment pas à la mettre dans ses bagages.

Vol Erbil

Vue aérienne Kurdistan

A CDG, je passe le contrôle sécurité avec tous les appareils et ma bouteille d’eau, sans rien avoir à justifier. Sandrine à qui j’ai confié mon portable est loin derrière. Je ne peux pas faire demi tour pour lui donner un coup de main, mais je m’inquiète pour mon matos quand c’est la tête en l’air qui s’en occupe. Même sans, elle arrive à faire sonner le portillon et doit passer en chaussettes… en ronchonnant qu’en prime, ils lui ont piqué sa bouteille de flotte !

Course à Vienne pour trouver le bon comptoir d’Austrian. Je la laisse faire la queue le temps de fumer une clope dans le bocal réservé aux accros de la nicotine, mais faut vraiment beaucoup de bonne volonté pour s’intoxiquer en transit : le concepteur sadique de la zone fumeurs s’étant visiblement donné pour mission de nous éliminer plus vite que Philip Morris, il n’y a aucune aération, ce qui oblige à fumer en apnée… ce que je fais tout en cherchant des yeux le bureau chargé de remettre une médaille aux héros téméraires qui ayant relevé le défi en sont ressortis vivants !

L’eau qui est interdite sous prétexte de sécurité, probablement au cas où Al-Qaïda tenterait de faire scratcher un avion en l’éclaboussant avec un verre d’Evian, est autorisée à la vente avant l’embarquement. A retenir donc : l’eau gèle à 0 degré, bout à 100, et devient inoffensive à 3,60 € les 75 cl.

Vue aérienne citadelle d'Erbil

Vue aérienne citadelle d'Erbil

J’ai sorti un appareil dans l’espoir d’avoir une vue aérienne de la citadelle d’Erbil. Coup de chance, j’arrive à la repérer au loin. Restera plus qu’à demander à Photoshop un coup de main pour faire disparaître le voile atmosphérique et le hublot.

Je cherche pourquoi la durée de vol et l’heure d’arrivée à Erbil ne collent pas avec les deux heures de décalage horaire. En fait, cela fait deux ans que nous n’avons plus qu’une heure de décalage, ça peut toujours servir de le noter.

Premières retrouvailles avec le Kurdistan au poste de douane : sont contents et se foutent royalement du papier de Saywan, comme d’hab. A se demander si le visa est vraiment obligatoire ou si c’est à la tête du client ?!

Je prends quelques photos de l’entrée de l’aéroport pendant qu’on se demande à quoi peut bien ressembler le chauffeur qui devrait à priori nous attendre, et surtout où. On laisse passer les premiers petits bus avant de prendre le dernier emprunté par le personnel principalement Pakistanais, Tamouls… en ricanant au passage des élucubrations journalistiques en général et de celles de Géo en particulier sur le fléau du chômage au Kurdistan, entre autres… A se demander si les brillants reporters ont déjà mis les pieds ici, surtout quand ils prétendent que la bannière rouge du PDK flottent dans toutes les rues de la ville !

Bon, c’est vrai qu’ils n’ont pas été foutus de reconnaître non plus St Nicolas dans l’évêque qui s’occupait des enfants et qui a une église de « Noël baba kilisesi » (église du Père Noël) en Turquie et qu’ils ont réussi à photographier la mosquée d’Eski à Edirne : on leur souhaite d’avoir passé un bon moment avec M. Eski, parce que dans la foulée, ils ont réussi l’exploit de louper rien de moins que la Selimiye !

Vol Austrian Airline Erbil Vienne

Vol Austrian Airline Erbil Vienne

Au check-point, rien qui ressemble à un chauffeur en attente de passagères inconnues, mais les conducteurs de taxis sont ravis de notre présence. On se laisse ¼ d’heure avant d’en prendre un pour l’évêché, ce qui me laisse le temps de photographier le décollage d’Austrian et d’ameuter au passage la sécurité qui veut voir ce que j’ai sur ma carte mémoire. Si les Kurdes se mettent à imiter les YASAK turcs, on ne va pas se gêner pour les charrier ! No problem, no problem, no problem… ah si, problème : j’ai pris « Erbil international »… je suis loyale : s’il me force à effacer le logo de l’aéroport, je vais me faire voir chez les Turcs.

Après un bref instant d’intense cogitation, sous les sarcasmes amicaux des chauffeurs de taxis et ceux de ses collègues (bien contents de ne pas être à sa place), il capitule et refuse de continuer à visionner… pas de chance, j’ai presque envie de lui apporter la preuve qu’il avait entièrement raison de se méfier !

Eglise St Joseph Ankawa

Eglise St Joseph Ankawa

Toujours pas de chauffeur en vue, mais l’évêché n’est pas loin de l’aéroport. Sandrine explique au conducteur qui ne sait pas ce qu’est un évêché, qu’on va voir le président de l’Eglise. En fait, c’est à St Joseph à Ankawa, celle qu’on avait abondamment critiquée la dernière fois.

Après un contrôle de nos sacs, on nous indique partout que Matran Rabban est à l’église (probablement au cas où nous serions assez crétines pour le croire à la chasse aux papillons un Vendredi Saint).

On se débarrasse des bagages dans l’une des chambres qui nous attendent plus que le chauffeur.   Paraît qu’on aurait dû l’appeler, mais comme rien n’est jamais vraiment clair ici et que ça cafouille toujours côté organisation, ça permet au moins de se sentir tout de suite à la maison.

L’église est pleine à craquer, il fait beau, et il y a foule dans la cour : parfait pour les photos. Un jeune vient timidement nous informer qu’on « peut » y entrer. On le remercie gentiment qu’on sait… avant de tester tous les coins d’ombre pour apprécier ensemble d’être au Kurdistan, même si c’est à Ankawa.

Le jeune revient pour nous rappeler qu’on « peut » rentrer dans l’église. On le remercie qu’on sait toujours… avant de reprendre notre conversation. C’est vraiment trop bien d’être là, ça devenait même plus que vital de se ressourcer. Deux ans loin de la France, ça on peut assurer sans problème, même beaucoup plus d’ailleurs, loin d’ici, on sature nettement plus vite.

Ankawa Vendredi Saint

Ankawa Vendredi Saint

Le petit jeune revient nous dire qu’on « peut » rentrer dans l’église. Oui, bon ça va, on a compris qu’on PEUT y entrer dans l’église, là on discute, je photographie et on apprécie le simple fait d’être là ! Et puis, par la même occasion, on sait aussi que Matran Rabban est dans l’église, vu qu’on ne compte plus le nombre de personnes qui sont venues nous le signaler, qu’on est ravies de le revoir bientôt, et qu’on ne le suppose pas non plus en train de faire du shopping (après une chasse aux papillons) un Vendredi Saint !

Les messes ont l’air de durer vraiment longtemps ici. Celle-ci avait déjà commencé avant qu’on arrive il y a plus de deux heures. Le petit jeune revient : église, Matran… là visiblement, on ne « peut » plus, on « doit » le suivre.

Il nous conduit à une porte latérale et nous oblige pratiquement à entrer dans l’église, derrière l’autel, devant des centaines de fidèles plus curieux pour l’instant de notre présence qu’attristés par la mort du Christ, et évidemment devant Monseigneur qui vient nous serrer la main, visiblement nettement moins content de nous qu’à sa conférence au collège des Bernardins. Qu’est ce qu’on a (encore) bien pu faire comme bourde pour contrarier l’adorable kurdistani si enthousiaste à Paris ?

Vendredi Saint - Saint Joseph Ankawa

Vendredi Saint - Saint Joseph Ankawa

Je commence à soupçonner un problème d’interprétation quand avant de reprendre sa messe, il m’annonce que nous « pouvons » aller partout et que je « peux » tout photographier. Ca ressemble tellement à un ordre, que je retiens à grande peine un « Oui Chef, bien Chef  !» ironique, mais bon, on est en pleine messe, et en tant que photographe, je ne vais quand même pas me plaindre d’avoir carte blanche.

Je mitraille pendant ½ heure en écoutant la chorale vraiment excellente, avec Sandrine pleine de bonne volonté pour me servir d’assistante, en espérant que j’arriverai à tirer quelque chose d’à peu près potable malgré l’éclairage particulièrement mauvais.

En sortant, on refait un tour avant de s’asseoir par terre le temps que Monseigneur soit disponible. Il est en train de discuter avec un petit groupe quand il fait un brusque bond en se retournant en s’exclamant qu’il ne nous avait pas vues… Il a l’air de nettement meilleure humeur et content de nous présenter, ainsi que le blog de Sandrine et son post sur sa conférence avec mes photos. Nous aussi ça nous fait plaisir de le retrouver. La preuve, Sandrine se charge même de trouver charitablement une explication « acceptable » à la question existentielle qu’il me traduit sur une photo « Pourquoi une croix ? », pendant que je retiens (difficilement) celle qui me vient spontanément à l’esprit :  c’est vrai que pour le fun, j’aurais préféré une étoile de David, mais les évêques manquent légèrement d’imagination côté décoration vestimentaire !

Pâques à Saint Joseph

Pâques à Saint Joseph

A l’évêché, quelques visiteurs se présentent. Au Kurdistan, il y toujours quelques visiteurs, avec le cérémonial immuable qui va avec. Difficile d’avoir une conversation privée un peu suivie, et ça empire avec l’évolution de la situation sociale et la notoriété de l’hôte. Évidemment, chez Rabban, à Ankawa, pendant Pâques, le défilé constant était à prévoir. On a quand même quelques instants pour discuter un peu, un vrai luxe pour le tourbillon que nous sommes venues voir !

Dîner brochettes pour nous, thon à l’huile citronné (cuit !) pour lui. Le Carême n’est pas terminé, il ne mange pratiquement rien depuis presque 50 jours, dort encore moins, mais continue à bosser comme prêtre, évêque de deux diocèses, bâtisseur, attaché en communication, notable…

Pas étonnant qu’il soit épuisé et plus qu’amaigri. N’importe quel toubib français hurlerait devant le programme infernal qu’il s’impose !

Ca ne l’empêche pas de rester combatif et passionné. On l’écoute parler et nous expliquer ce que l’on sait depuis longtemps, et il nous confirme que nous avons la même vision des choses sur tous les sujets abordés touchant au Kurdistan.

Excellente journée, même si c’est le premier anniversaire que Sandrine me souhaite en m’apportant mon cadeau sans déboucher une bouteille !

Les seuls qui feront la foire ce soir, tiennent à me faire savoir qu’ils sont ravis de ma présence et qu’ils ont bien l’intention d’en profiter, Carême ou pas… saletés de moustiques !

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Résultats du sondage sur la polygamie

Sur l’ancien blog

Question : Votre avis sur la Loi polygamie du Parlement kurde ?

Du 1er au 30 novembre 2008 : 24 votes

  • C’est temporaire, le Parlement doit ratifier l’égalité dans le couple la semaine prochaine : 3 (12%)
  • Il y a beaucoup de machos rétrogrades au Parlement : 2 (8%)
  • Les épouses kurdes ont toujours eu le droit d’avoir plusieurs maris : 0 (0%)
  • C’est une tentative de destabilisation des Sunnites :  1 (4%)
  • Le Parlement est fatigué en ce moment : 1 (4%)
  • C’est un coup des Chiites :   0 (0%)
  • Et où tu crois qu’elles les attrapent les MST les épouses kurdes ? : 1 (4%)
  • J’m’en fous, chuis un mec : 1 (4%)
  • C’est une erreur de saisie, ils ont voulu écrire « infirmer », pas « confirmer » : 2 (8%)
  • Chacun ses problèmes, moi j’ai bien tous mes mecs à gérer : 3 (12%)
  • C’est de la propagande turque pour récupérer Kirkouk et Mossoul :  3 (12%)
  • C’est une erreur de traduction de l’AFP : 0 (0%)
  • C’est un coup du pingouin sur la photo :  1 (4%)
  • Pendant qu’on parle de ça, on ne parle pas de l’augmentation du prix des clopes :  0 (0%)
  • Une ça va, deux, bonjour les dégâts :  2 (8%)
  • Faut envoyer l’OFK vérifier pourquoi les députés ont fumé la moquette : 4 (16%)
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Nouveau blog

Après un nouveau forum, un nouveau blog qui va remplacer l’ancien sur Blogger, en attendant un nouveau site photo…

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