La Grande mairie de Beykoz compte 19
villages et 193 000 habitants. Elle est délimitée au
Sud par le 2e périphérique et le pont du
Sultan Mehmet le Conquérant, et les villages de Çavuşbaşı et Polonezköy. Au
Nord, au bord de la mer Noire, les petits villages de
pêcheurs de Poyraz, Anadolu Feneri et Riva, coincés entre les zones
militaires, sont restés préservés des citadins et des touristes.
Les villages du Bosphore sont plus
fréquentés que ceux de la mer Noire et les pêcheurs ont souvent fait
place à de riches résidents. Tous les villages de cette partie du
Bosphore sont cosmopolites : on trouve tour à tour des musulmans ou
des juifs, des Assyriens, Grecs, Arméniens, Bulgares ou Crétois... un
vrai échantillon d’empire !
Anadolu Hisari
(nom
antique : Nova Castrum ; nom ancien : Akça Hisar)
Le village d’Anadolu
Hisari est à deux pas des
Eaux Douces et collé entre sa forteresse et la colline. Ainsi
encerclé, le bourg ne s'est pas beaucoup développé et est resté assez
typiquement turc avec ses maisons en bois. La seule exception est la partie
en haut de la colline, côté Kavacik, mais ce n'est malheureusement pas
une réussite...
Beykoz
(nom antique : Amycos)
Gros village niché au fond de la plus belle
baie du Bosphore, Beykoz est entouré de bois (Mont du Géant,
Abraham Pacha) et de vallons (Grand-Seigneur, Tokat, Ak Baba). Dans
l’Antiquité, sa baie s’appelait Amycos, du nom du roi des
Bébryces qui terrorisait les étrangers et se fit occire par Pollux en
rentrant de l’expédition des Argonautes. La légende prétend qu'un laurier planté à l’endroit
où il fut tué avait la propriété de rendre fous ceux qui en
cueillaient un rameau.
Au XVIIIe siècle, le sultan Selim envoya
le derviche Mehmet Dede à Venise pour y apprendre les techniques de
fabrication du verre. A son retour, il installa ses ateliers à Beykoz
qui devint un réel centre de production, travaillant pour les plus
prestigieux palais-musées, tels Beylerbeyi, Yildiz ou Dolmabahçe.
En 1854, les flottes anglaise et
française se réunirent dans la baie avant de partir en expédition
dans la mer Noire (guerre de Crimée).
Beylerbeyi
(nom antique : Arkhai Foisusai)
Le
village de pêcheurs typiquement turc de Beylerbeyi ne prit son essor
que lorsque quelques pachas vinrent y construire des yali, imitant
ainsi le sultan Abdül Aziz qui s’était fait bâtir un palais.
Le petit port est particulièrement reposant avec ses pêcheurs qui
vendent leur poisson aux visiteurs, à côté des restaurants qui pourront
les cuisiner.
Çubuklu
(nom antique : Eirenaion)
Le village de Çubuklu se cache au fond de sa
baie et conserve, lui aussi, quelques beaux yali, dont celui de Halim
Ethem Pacha. L'endroit est mentionné déjà en 420, sous le nom byzantin
de Eirenaion. Les citadins appelaient ses
habitants les «Sans-sommeil», faisant allusion à un monastère où
vivaient des moines priant jour et nuit.
Kandilli
(nom
antique : Perriron ; nom ancien : Ekhaia)
Les Byzantins y avaient déjà des palais d’été autour
d’un monastère quand Kandilli s’appelait encore Perriron. Les Ottomans
ne furent pas en reste et s'y firent construire non seulement des
gentilhommières, mais aussi de véritables châteaux en bois. Sur la
colline au dessus du village s’élèvent les ruines d'un palais qui fut
celui de la sultane Adile.
Kanlica
(nom antique : Glarus ; nom ancien : Boraides)
Il ne reste rien de
l’ancien village de Glarus qui s’élevait à cet endroit à l’époque byzantine. Kanlica ne fut pendant longtemps qu’un village de pêcheurs, avant que
les pachas témoignent leur intérêt pour cette petite baie du milieu du
Bosphore. Il tire son nom des yali de couleur sang (kan) qui parsèment
la côte des deux côtés du pont de Mehmet le Conquérant.
Aujourd’hui, les bateaux s’arrêtent un peu
plus haut que la baie de Kanlica, là où l’espace entre le Bosphore et la
colline se fait plus large et où le village a pu prendre un relatif
essor.
Parmi les plus beaux yali de Kanlica
figure celui de
Ethem Perdev, en Art
nouveau. Celui d’Amcazade Hüseyin Pacha, de couleur rouille
et datant de 1699, impressionna Pierre Loti
à l'époque, mais il est malheureusement aujourd'hui en piteux état et le
coût faramineux des travaux nécessaires à sa restauration fait hésiter
ses
propriétaires.
Küçüksu
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Les Eaux-Douces d’Asie
(noms antiques : Aretas, Arété, Azarion)
En partant de Kanlica ou de Çengelköy,
les Eaux douces sont un but de magnifique promenade qui permet de
passer par le Jardin de la Tour (Kuleli
Bahçe) et de
remonter la petite vallée du Gök Su.
Au
début du parcours, il y a la chapelle de Notre Dame des Eaux Douces (Panaya Göksuyu)
avec sa fontaine sacrée. Les orthodoxes de la ville y viennent en
pèlerinage le 8 septembre.
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Istanbul
Turquie
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- Textes
Rinaldo Tomaselli
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