Escaliers Camondo -
Kamondo
Merdevenleri - Kuledibi - Galata - Beyoglu
Istanbul
La famille Camondo venait d’Espagne d’où
elle fut expulsée, comme tous les
juifs et
musulmans en 1492.
On retrouve ses traces dans le ghetto de Venise, puis
dans les environs de Constantinople à
Ortaköy en 1758.
En 1832, Abraham Salomon, héritier de la banque Isaac Camondo & Cie,
obtint du sultan l’autorisation de posséder de
l’immobilier, fait exceptionnel pour un étranger (les Camondo
étaient austro-hongrois).
Après avoir largement financé la guerre de Crimée (1853–55), Abraham
Salomon fut décoré de l’Ordre de l’Iftihar et désigné par la communauté
austro-hongroise pour la représenter aux noces de
l’empereur François Joseph et d’Elisabeth (Sissi). Il intervint en
faveur des communautés juives menacées à l’extérieur de l’Empire
(Serbie, Grèce) et grand philanthrope, fit de nombreuses donations aux
pauvres de toutes confessions et fit construire des
synagogues, des
écoles, des orphelinats, des hôpitaux...
Vers 1860, les Camondo voulurent réformer l’instruction publique israélite
en y introduisant le turc et le français pour lever l'obstacle à
l’avancement des juifs dans l’administration (en turc) ou le commerce (en
français). Les religieux s’opposèrent vivement aux réformes et Abraham Bohor Camondo devint chef de file
d'un groupe originaire de
Livourne, les Franco, qui luttait contre les conservateurs. En 1865, sous la protection des
Italiens de Péra-Galata, ils fondèrent une nouvelle communauté avec un
nouveau lieu de culte,
la synagogue italienne de Galata.
1866 fut une année éprouvante pour les Camondo. La mort prématurée de
Rebecca, suivie de celle de Clara née Levy et de
Salomon Raphaël ébranlèrent sérieusement la famille qui rencontrait
toujours l'hostilité des conservateurs de la communauté séfarade.
En 1869, elle s’installait à Paris, mais y trouva un
pays ravagé par la guerre et nettement hostile. Dès leur arrivée, les
Camondo furent l’objet
de critiques antisémites dans les journaux et dans les cercles. La
donation à l’Etat français de la collection Isaac de Camondo (1911), celle de la fabuleuse collection
Moise de Camondo (1935) ou le
sacrifice pour l’armée française de Nissim ne changeront rien. Pour
les Français, ils restaient des juifs du Levant. |